Format : 60x40
Technique : médium enduit, pigments, acrylique noire grattée, collage de papyrus, feuille d'or. Plumes carrées, plume J.
« Il est devant ses champs. Il s’est arrêté devant eux. Il se baisse. Il prend une poignée de cette terre grasse, pleine d’air et qui porte la graine. C’est une terre de beaucoup de bonne volonté. Il en tâte, entre ses doigts, toute la bonne volonté. Alors, tout d’un coup, là, debout, il a appris la grande victoire. Il lui a passé devant les yeux, l’image de la terre ancienne, renfrognée et poilue avec ses aigres genêts et ses herbes en couteau. Il a connu d’un coup, cette lande terrible qu’il était, lui, large ouvert au grand vent enragé, à toutes ces choses qu’on ne peut pas combattre sans l’aide de la vie. Il est debout devant ses champs. Il a ses grands pantalons de velours brun, à côtes ; il semble vêtu avec un morceau de ses labours. Les bras le long du corps, il ne bouge pas. Il a gagné : c’est fini. Il est solidement enfoncé dans la terre comme une colonne. »
Jean Giono
Cette interprétation du texte privilégie la terre, la fécondité de la terre. Je pense à une poignée de terre brune et grasse que j'écrase dans ma main, je pense au mot "emblavure".
La destinataire du tableau a eu le choix entre les deux versions et a choisi celle de la fécondité, qui à mon avis lui convenait, qui à l'origine était vraiment pensée pour elle.
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