Ma chienne

Absence resentie

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Temps gris. Brouillard. Pluie. L’absence de ma chienne commence à se faire sentir. Me sens déphasée. Pas encore eu le courage d’enlever ses écuelles et son tapis. Hier soir avant d’aller me coucher j’ai vu sa gamelle d’eau vide. J’ai pensé “Faut que je lui donne à boire pour la nuit”. Un éclair dans ma tête avant de réaliser que plus jamais Jocaste ne boirait. Que plus jamais je ne la verrai.

Ci-dessous les deux dernières vidéos d’elle réalisées le jour de sa mort. Sur la première, faite le matin devant la porte de la cuisine, on voit qu’elle n’a plus vraiment la force de bouger. Sur la deuxième, réalisée trois quart d’heure avant son euthanasie, on l’aperçoit au milieu du champ, un peu perdue, puis venir en boitant vers moi. Elle ne semble pas beaucoup souffrir. Juste une apparence. En réalité elle était devenue l’ombre d’elle-même puisqu’elle n’était plus même capable de monter ou de descendre des escaliers. Par ailleurs on peut observer que ce dernier déplacement la fait haleter de fatigue malgré les médicaments que je lui donnais quotidiennement pour son problème cardiaque.

Ma belle Jocaste. Cette chienne m’a sauvé de beaucoup d’états dépressifs. C’est elle qui, après mon passage dans le monde des drogues dures,  a réussi à stabiliser mes humeurs en m’obligeant à contrôler ma violence. Je lui dois d’être redevenue sereine. Je  lui dois ce qu’aucun médecin, ce qu’aucun être humain, pas même Angèle pourtant fort patiente à l’époque ou nous vivions ensemble, n’a réussi à obtenir de ma personne. Merci ma douce Jocaste pour les bienfaits que tu m’as apporté. Repose en paix au paradis des chiens gentils. Ton sourire canin, lorsque tu étais heureuse, me manque. Ton petit air outré de vieille dame anglaise quand j’oubliais de te donner à manger à l’heure pile, aussi.

Je vais devoir apprendre à vivre sans toi.