Je ne sais pas si ça vaut la peine que je lui envoie d’autres photos prises pour lui. Je ne sais pas si j’ai envie qu’il garde encore ces photos au fond de son ordi. Je ne sais pas s’il les effacera, je ne sais pas si je peux encore lui faire confiance…
J’ai eu une montée de bile lorsqu’il m’a fait la liste descriptive des images qu’il conservait dans un répertoire à mon nom. Une sorte de dégout, et de honte aussi. Je n’assume pas ce que j’ai pu lui envoyer, je n’assume pas nos « jeux ». C’est une chose que de s’amuser à s’échauffer à un moment donné, et une autre bien différente que de se retrouver face à ses actes des mois après.
Voilà, c’est ça le fond du problème : assumer ses actes.
Alors je réfléchis : est ce que j’ai envie de continuer à jouer, tout en sachant que je joue avec une personne qui n’y met pas forcément les mêmes règles que moi. Est-ce que je me fiche de ce qu’adviennent mes images une fois celles-ci envoyées ? Enfin, qu’est ce que j’y trouve à ce jeu ?
J’ai encore joué avec lui récemment. J’ai trois paquets d’images qui n’attendent qu’à être envoyées. Il n’a pas osé réclamer son dû. Le réclamera-t-il ? Pas sûr…
Mais au fait, pourquoi est ce que la blonde a encore joué avec le feu ? Peut être pour exorciser la présence absente de l’Autre… L’Autre me téléphone de l’autre bout du monde à chaque fois qu’il en a l’occasion, demande de mes nouvelles, de celle de mon tapuscrit, de mes enfants, mon mari… Il s’enquiert également de mes jeux avec mon « jeune éphèbe athlétique », me reproche de perdre mon temps, mon énergie et mon inspiration avec lui… Il est là sans être là. Aux antipodes, encore plus présent qu’à quelques heures de train. Il est là, présent, attentif, attentionné, protecteur, conseiller. Il est là… quand il en a envie. Moi, je ne peux pas le joindre… au moment où j’en aurais besoin.