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L'éducation sentimentale

Publié le 20 mars 2010 par Bestofd
L'éducation sentimentale
Les post ciné se font rares ici, et pourtant ce n'est pas faute d'y aller régulièrement!Lovely Bones, Sherlock Holmes, Shutter Island, Precious, La Rafle, les séances se suivent et se ressemblent...Pas de réel coup de coeur ou si pour "My Own Love Song"  le dernier film d'Olivier Dahan mais ça je vous en parle plus haut!Et puis j'ai vu "Une éducation" et mon visage s'est illuminé.La dernière fois que j'avais passé un aussi bon moment de cinéma c'était avec "Tetro" le parfait Françis Ford Coppola sur lequel s'est clôturée mon année ciné 2009 mais qui à mon avis n'a pas été apprécié à sa juste valeur par le grand public.Mais passons.
L'éducation sentimentale
Une éductaion c'est l'histoire d'une famille  de classe moyenne qui tente d'inculquer à leur fille à coups de cours de violon et de latin ce qu'ils considèrent comme une éducation parfaite, ou du moins les bases afin de lui donner toutes les chances d'intégrer la prestigieuse université Oxforf.1961 en Angleterre, Jenny  16 ans partage sa vie entre entre son lycée et les heures passées dans sa chambre à réviser et à écouter des chansons françaises. Elle rêve de faire des études de lettre et d'aller à Paris, lire un roman à la térrasse du Café de Flore en écoutant Juliette Gréco. En attendant elle sait qu'il faut exceller à l'école et se donne du mal pour réussir sa dernière année.Jenny est jolie, plus cultivée que la moyenne des filles de son âge, elle sait apprécier la musique classique et les oeuvres d'art.C'est ce qui la rend  attractive pour ce dandy d'âge mur qui prend des allures de gentleman pour la séduire et la faire sombrer dans les affres de l'amour.L'éducation sentimentale
Encouragée par ses parents qui se sont enfermés dans  une petite vie modeste et monotone se persuanant certainement qu'ils vivraient à travers les yeux de Jenny la vie qu'ils n'ont pas eu,elle se laisse  aller totalement dans les bras de cet homme qui lui fait découvrir les salles de vente aux enchères de toiles de maîtres, les concerts de musique classique, et Paris.Elle sait qu'il n'est pas celui qu'il prétend être mais ferme les yeux, et préfère jouer les ingénue jusqu'au point de non retour, celui où il faut faire un choix.L'éducation sentimentaleL'éducation sentimentaleL'éducation sentimentaleL'éducation sentimentale
  "Une éducation" m'a rappelé  "Pauline à la plage" de Rhomer que j'ai vu il y a quelques mois (et qui m'a donné envie de découvrir son cinéma) où sous des airs de légerté, le scénario soulève des questions certes existentielles mais qui touchent à la société et plus particulièrement au statut de la femme.L'on pourrait penser que les questions auxquelles sont confrontées ces jeunes femmes (Pauline de Rhomer a 14 ans) sont obsolètes mais elles demeure d'actualité et ce sont les réponses qui seront données qui nous tiennent en haleine tout le long du film."Une éducation" se déroule en 1961 et Pauline à la Plage 1983. Nous sommes en 2010 et dans un cas comme dans l'autre nous en devinons l'issue car même si la révolution est passée par là, dans certains milieux certaines choses n'ont pas beaucoup changées.Ces films dressent de façon élégante une satire de la société des apparences dans laquelle seuls ceux qui rentrent dans les schémas d'éducation classiques ont des chances de réussir.Jenny attire l'attention de ses enseignantes sur l'importance de donner un but aux étudiants plutôt que de leurs enseigner les vertus d'un 'bon' parcours scolaire.Démontre à ses parents que ce qu'ils considèrent comme leur échec n'est que l'expression d'un plafond de verre qu'il n'est pas si facile de briser.Comme Pauline, elle ne veut pas suivre la trace de ces femmes qui conçoivent la réussite sociale comme une alternative à l'épanouissement personnel, ce dernier entrainant nécessairement le sacrifice du premier.
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Ce qui est intérréssant dans ces deux oeuvres c'est que les jeunes femmes ne sont pas traitées comme des victimes. Nous ne sommes pas ici dans un schéma de femmes objet, mais dans le cas de jeunes femmes particulièrement  intelligentes (d'autant plus pour leur âge) semblent connaitre à l'avance leur chute, et peuvent s'avérer aussi manipulées que manipulatrices.Un parti pris qui n'est pas sans rappeler celui de Nabokov pour sa Lolitta qui est depuis lors devenue l'exemple traditionnelle de l'ingénue.Un film tellement classe qu'il n'est même pas besoin de mentionner le jeu d'acteur.

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