La vérité est que je ne fais pas confiance aux prix. Même si force est de constater qu'ils se gourent rarement, il y a toujours une année où ça respire le prix opportuniste à plein nez.
Au fond j'ai lu ce livre avec l'espoir que Marie Ndiaye ne l'ait pas volé...
Pourquoi?Parce que j'avais entendu dire que ce roman parlait de femmes africaines, et qu'elles sont trop rarement à l'honneur dans la littérature française pour faire l'objet d'un coup de projecteur au rabais .Mais cela c'était bien avant la saga "Marie Ndiaye contre le Sarkozysme qui ganrènne la France", et les médias trop contents de mettre de l'huile sur le feu.Fort heureusement lorsque l'on se plonge dans le roman on oublie vite la polémique qui il faut le préciser n'a strictement aucun rapport avec son contenu.Trois femmes puissantes est un roman qui raconte trois histoires de femmes (supposées) puissantes selon l'angle de lecture que l'on adopte...Pourtant, je ne leur ai rien trouvé d'exceptionnel à ces femmes aux prises avec les tourmants (juxtaposés) de leurs vies respectives.
J'ai même trouvé qu'à certains moments le récit tombait dans l'anecdotique.Ce que l'écrivain Mongo Beti décrivait et dennonçait comme relevant du folklore africain: L'immigration, les rapports entre hommes blancs et femmes noirs et vice versa, les maux qui minent le brassage ethnique, les maux de l'occident, la pauvreté, le racisme ordinaire, la domination silencieuse, les complexes physiques et psychologiques, la recherche identitaire etc.Des thèmes tellement(mal) utilisés qu'ils sont usés et usants pour le lecteur.
Tout cela aurait donc pu être d'un ennui mortel, mais c'était sans compter sur le talent de Marie Ndiaye qui réalise pour moi une prouesse littéraire que l'académie ne pouvait ignorer.
C'est qu'il faut passer le seuil de la langue pour comprendre de quoi il en retourne, et je dirais que c'est ce qu'il y a de plus difficile mais paradoxalement de plus brillant dans cette oeuvre.j'ai voulu plusieurs fois abandonner avec l'impréssion de ne pas savoir où l'auteur voulait en venir, mais galvanisée par une écriture dans un français brillant où les figures de style s'enchâinent et s'entremêlent, un vocabulaire désuet qui relève le récit( au lieu de le plomber) et lui donne même une aura de mystère, j'ai poursuivi.Non sans mal, parce que le niveau de langue est parfois tel que l'on frôle l'innaccessible, mais l'on retombe fort heureusement réulièrement sur ses lignes avec un élément, une mention dans l'histoire qi attise la curiosité du lecteur et crée même du suspens. Trois femmes a priori puissantes mais dont les récits ne cotoient pas vraiment le champ lexical de la puissance ou même du pouvoir.Trois femmes qui semblent impuissantes face aux evenments, et pourtant... C'est en cela que ce roman est original et qu'il est à lire pour qui est un tant soit peu amoureux de la langue francaise. Trois femme puissante a été sanctionné par la récompense suprême: le Goncourt.Une récompense qui a sucsité la controverse comme en son temps Marie de France et ses Lais .Mais peut etre est-il utile de rappeler que ce prix prestigieux a été crée à l'origine pour récompenser le "meilleur ouvrage d'imagination en prose, paru dans l'année".D'où peut-être aussi le titre étrange de mon post.