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Contre la philosophie de Guillaume Pigeard de Gurbert (3)

Publié le 07 mai 2010 par Encreblog
"Pour lire la philosophie, il faut pouvoir lire ce qui n'est pas de l'ordre du lisible..." (page 92)
Lire une telle phrase dans un livre est un soulagement.
Le portrait pathématique de Descartes, dont je commence la lecture, sera j'espère un passage d'anthologie de la philosophie. Guérir du "cartésianisme" (Descartes malentendu et répété), n'est-ce pas guérir la philosophie (sa représentation ? ou même peut-être son histoire ?) de ses maux (de ses représentations). L'histoire de la philosophie et même son exercice est une chose pénible. En sorte, Contre la philosophie est un peu un remède. Quelle bêtise sans doute de ma part d'avoir attendu un texte pour me pousser, ou pire me retirer un poids ! Et non pas (du tout) d'avoir été dans une illusion (fallait-il croire à la farce de la philosophie universitaire) que le texte viendrait dissiper. Trouver un appui ? Non plus. Mais comme quelque chose qui file, de clarté, à côté (et même assez de loin). Je ne sais pas si la flèche de la philosophie (pour reprendre l'image de Nietzsche) est relancée, mais elle est entre de bonnes mains. Et c'est cet instant qui m'a toujours fasciné. Peut-être que là tout est possible. Fasciné. Un temps énervé : de constater que ce bon sens philosophique n'est pas la chose (...) la mieux partagée. En sorte, je lis le texte sans mal et sans contrainte car il formule le brouillon qui tournoie dans certaines têtes sans doute depuis un bon bout de temps. Dire que j'espérais le voir écrit ? Je ne m'y attendais pas, en fait. Heureux ? Oui, car en plus de sentir souffler la passion philosophique (comme on peut la lire chez tout philosophe), j'y vois la rigueur et l'exigence d'un esprit (d'une personne) qui a voulu parler pour dire quelque chose, déplier, développer, nommer, dire. Et c'est, ce me semble, ce qui me plait le plus dans ce texte, car il n'a rien d'un pamphlet, rien d'une plainte ou d'une colère contre. Je prends un plaisir philosophique, j'espère, j'ose l'affirmer même, et surtout (espérer est un vice), à vous lire. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un texte philosophique nouveau.

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