La belle S’appelle..

Publié le 07 mai 2010 par Docteurho

   Je ne la connaissais pas bien avant, car depuis ma rupture avec la japonaise dont j’étais follement éperdu, je ne me suis plus senti capable de m’éprendre pour une autre. Je vivais ma vie, avec tout le morbide d’un célibataire endurci, et même si j’en croisais quelques unes de temps en temps, durant mes week-ends de folie ou ces soirées où il fallait absolument ne pas être seul, cela ne dépassait jamais le stade du coup d’un soir, et puis retour à la vie normale…J’aimais bien ma vie, tant bien que mal, et je ne me faisais plus d’illusions quand à aimer encore une autre fois, c’était plus simple ainsi. C’était surtout, plus facile !

Le vendredi 23 Avril 2010, tout allait changer, et comme si le destin voulait me jouer un de ces tours les plus fous, c’est une demoiselle que je ne connais pas non plus, qui me contacte, sans préavis, pour me dire qu’elle a envie de me présenter une belle créature… ! Elle m’a dit que comme j’étais un homme de plume, unique dans mon genre, j’allais vraiment avec cette charmante dont elle me brossait déjà le portrait à travers les lignes de sa missive. Je passai un bon moment à lire et à relire cette proposition, et je me trouvai un peu flatté, mais je faisais mon seigneur tout de même. Je répondis, quelques minutes plus tard, par une approbation au ton intéressé pour ne vexer aucune âme sensible, mais je restai sceptique tout de même…Il y avait de quoi !

Quelques jours après, le Mardi 27 Avril 2010 à midi trente deux, très exactement, pour faire dans et la précision Suisses, je reçois un coup de fil de la demoiselle qui m’avait écrit auparavant. Courtoise et très convaincue de l’importance de sa mission, elle finit de me convaincre de rencontrer cette dulcinée, une métisse me dit-elle, mis Roumaine, mis Française, et parait même qu’elle a des gènes japonaises !! Ce fut l’argument de trop, et vu que je n’y perdrais pas grand-chose non plus, étant invité en pension complète, en plus dans un cadre aussi luxueux que le Sofitel de Marrakech, il y avait du rêve, et moi, j’avais beau faire mon retissant, ma soif pour le plaisir était plus forte…

J’arrivais à Marrakech le Mercredi 28 Avril 2010 à 13H00. A l’hôtel, on m’attendait déjà depuis quelques minutes, et dès que je me fus rafraichi au bar, on me pria de rejoindre une salle pour m’entretenir avec le major d’hommes de ma « promise ». Le gentilhomme m’expliqua, dos à un immense portrait de sa maîtresse, en quelques mots savants, que comme la belle que je devais rencontrer était issue de la noblesse européenne, bien qu’ayant su rester du côté du peuple, ses faits et gestes étaient soumis à un protocole strict mais convivial. J’apprenais donc, ce que j’allais vivre aux cotés de cette mystérieuse créature, durant deux jours, à la minute près. A vrai dire, Je ne l’écoutais que vaguement, car je n’avais d’yeux que pour ce regard figé par une main de maître, qui sans me toiser réellement, s’imposait à moi d’une insolente majesté. Elle était belle à première vue, mais je restai de marbre tant que je ne l’avais pas encore approchée de près.

Après un banquet royal, digne de mon hôtesse, on me fit comprendre que le carrosse m’attendait à la porte de l’hôtel pour m’emmener à l’aéroport de Marrakech où elle et moi devions nous voir. Je pris le soin d’arranger mon habit, et m’abstins de fumer pour sentir le mieux possible quand je lui baiserai les mains, pensais je chemin faisant…

La première fois que l’ont voit une belle créature, on s’en souvient toujours. Elle était vêtue d’un superbe bleu, un clin d’œil à sa royauté peut-être, et sans réellement porter un maquillage outrant, ses traits étaient soulignés de coups de crayon savants. Ni trop grande, ni trop petite, elle était un juste milieu entre finesse et robustesse, un peu comme les chevalières d’un autre temps, belle, élégante et…irrésistible ! Je réalisai, vite que le portrait que j’avais vu d’elle n’était pas vraiment éloquent, et qu’en vrai, elle était beaucoup plus belle. Je lui fis une révérence digne de son rang, et d’une main savante, je la tins du bout des doits pour une ballade qui allait nous emmener dans les dunes de la périphérie de Marrakech. Sur le trajet, je lui parlai de moi, et elle me parlait d’elle non sans beaucoup de retenue, sans doute était ce l’appréhension de la première rencontre. J’étais charmé, prêt à être conquis si seulement elle osait se révéler à moi…et ce fût chose faite, dès qu’on s’installa en amoureux, dans le pittoresque des dunes ! Elle me coupa le souffle, elle se me troubla tellement avec toutes ses qualités que je ne pus résister à ses charmes, ni à la force de son caractère qui contrastait un peu avec la douceur de ses traits…Elle m’a bluffé comme jamais je ne l’ai été !

Je la quittai non sans beaucoup de mal, avec la promesse de la revoir le lendemain à la première heure, et le soir en rentrant à l’hôtel, on m’invitait à un diner de gala où encore et encore, on me parlait d’elle sans abus de superlatifs, mais avec beaucoup d’éloges. On me présenta sa famille, ses amis, et comme si ces dires étaient un encens à mon effigie, je me sentais fier d’avoir été l’élu de cette belle créature. En rentrant à l’hôtel, j’étais tellement fatigué que je ne mis pas longtemps à dormir, et dans mes rêves, je lui faisais l’amour tous les jours…tous les jours !

Au matin du deuxième jour, et à peine eu-je pris ma collation, comme se plaisent mes amis congolais à appeler le petit déjeuner, on vint me chercher pour me dire que ma bien aimée était dehors, attendant que je vienne l’emmener au lac LALLA TAKERKOUST où nous devions nous rendre en amoureux. Elle était vêtue, cette fois, d’un beau marron brillant, et comme si baignée par la rosée du petit matin, elle luisait sous le soleil généreux de Marrakech. Je la saluais d’un baise main langoureux et bras dessus, bras dessous, nous avalâmes les kilomètres de route et de piste vite fait, tant nous étions en symbiose imbus l’un de l’autre…J’étais tombé amoureux plus vite que je ne pensais jamais pouvoir m’éprendre d’une autre que ma japonaise avec qui j’avais vécu plus de 6 ans…Mon choix était fait, et je ne pensais qu’à la convoler en justes noces !

Lorsque nous fûmes rentrés de notre ballade, toujours l’un contre l’autre, l’un en l’autre, on se sépara à l’aéroport larmes au coin de l’œil, avec beaucoup de promesses et d’amour. Je m’éloignais d’elle à bord du carrosse qui était venu me chercher et je pensais déjà à ce que j’allais raconter à tous mes amis et autres curieux qui attendaient de connaitre le récit de cette aventure. A l’hôtel, je déjeunai avec trois de ses illustres parents, et voyant dans mes yeux que j’étais trop amoureux d’elle, ils ne me cachaient pas que sa dot n’était pas aussi démesurée que sa beauté, et que même si elle était fille de reine, elle était accessible à un fils du peuple comme moi…Ils me donnèrent rendez-vous le 13 mai prochain, pour la soirée de nos fiançailles !

Ah ! J’allais oublier…Ma belle s’appelle Dacia Duster !

Le reportage du Duster TEST DRIVES a Marrakech se trouve ici. Article Original par Younes Qassimi, crédit photos Karim Jazouani.