J’ai beaucoup réfléchi ces derniers mois à la place de l’écriture dans ma vie, à celle que je voudrais lui donner dans l’avenir. Étonnement, je me suis rendu compte qu’écrire à temps plein ne me conviendrait pas. Écrire est une activité très solitaire et j’ai besoin de m’évader de mon univers, de côtoyer des personnes réelles pour pouvoir replonger dans mon imagination efficacement.
Je sais aussi qu’il est faux de penser qu’en écrivant à temps plein, on peut écrire de 9h à 17h, ça ne marche pas comme ça, en tout cas pour moi. Quand j’écris plus de 2000 mots dans une journée, le lendemain, on dirait que je n’ai plus de jus, je peine à écrire 500 mots. Écrire à temps plein n’augmenterait pas ma moyenne d’écriture journalière. À un moment donné, quand cela fait 3 heures qu’on écrit, on en a plus envie.
Et puis, l’écriture, ça ne fait pas vivre. Je n’ai vraiment pas à me plaindre de ma situation, mes livres se vendent, mais je suis encore très loin de pouvoir en vivre. J’ai fait des études universitaires dans le but de faire quelque chose que j’aime et de bien gagner ma vie. Je ne rêve pas de gagner des millions mais je tiens à pouvoir vivre confortablement. J’ai aussi besoin de sécurité, j’ai besoin de savoir que toutes les deux semaines, ma paye est déposée sur mon compte et qu’elle me permet de vivre sans problème. J’admire beaucoup ce qui lâche tout pour l’écriture, c’est quelque chose que je ne pourrai pas faire. Il y a trop d’incertitudes dans l’écriture, trop de paramètres qu’on ne contrôle pas, trop d’injustices aussi. Je lis tellement de livres magnifiques qui n’ont pas la place qu’ils méritent.
Mon idéal serait donc de travailler 4 jours/semaine et d’avoir trois jours complets pour l’écriture. C’est d’ailleurs mon prochain objectif. Et puis, dans un avenir pas si lointain, j’aimerai avoir des enfants ce qui ralentira considérablement mon rythme d’écriture. Mais continuer à écrire n’est pas le seul projet qui me rende heureuse et je dirai : heureusement.