8 mai : Apparition de saint Michel au Mont Gargan

Publié le 08 mai 2010 par Hermas

8 mai 492 : apparition de Saint Michel au Mont Gargan dans le sud de l’Italie

Les premiers chrétiens eurent certainement recours, dans leurs prières, à l'intercession des esprits célestes, comme l'attestent les plus anciennes liturgies et les Pères de l'Eglise. « Que Jésus-Christ et les saints Anges nous assistent dans toutes nos actions », écrivaient le martyr Némésien et ses compagnons à saint Cyprien. « Je prie les bons Anges de recevoir mon âme à l'heure de ma mort », disait saint Grégoire de Nazianze.

Mais il n'y eut aucune fête en l'honneur des esprits bienheureux, durant les quatre premiers siècles de l'ère chrétienne, c'est-à-dire jusqu'à ce que le Ciel donnât lui-même le signal d'un culte public et solennel, par une apparition de l'Archange saint Michel.

Cette apparition eut lieu le 8 mai 492, sous le pontificat de Gélase 1°, sur le mont Gargan, aujourd'hui San-Angelo, dans le Royaume de Naples.

Un riche habitant de Siponte avait ses troupeaux sur les flancs du mont Gargano. Un jour, se dérobant à l'œil des bouviers, un taureau disparut. Après bien des recherches, on le retrouva enfin sur la cime la plus escarpée de la montagne, à l'entrée d'une grotte, et les cornes embarrassées dans de fortes lianes.

Furieux contre les obstacles qui le retenaient sur place, l'animal se débattait si violemment que personne ne put l'approcher. Alors on lança vers lui une flèche ; mais, chose étrange, cette flèche se retourna à mi-chemin de sa course, et alla frapper celui qui l'avait tirée. Ce fait extraordinaire remplit d'une telle crainte les bouviers, qu'ils s'éloignèrent immédiatement de la grotte.

Cet évènement émut la ville de Siponte, et l'évêque ordonna des prières publiques. Trois jours après, saint Michel apparut au prélat et lui dit : « Je suis l'archange Michel, un de ceux qui se tiennent sans cesse devant le Seigneur. J'ai choisi ce lieu pour être vénéré sur la terre ; j'en serai le protecteur à jamais. »

L'évêque et les habitants se rendirent processionnellement jusqu'à la grotte du mont Gargano, et prièrent en l'honneur de l'Archange.

Mis au courant, l'évêque du Diocèse, Laurent, décrète trois jours de jeûnes et de prières à l'issue desquels un magnifique cavalier blanc lui apparaît : "Je suis l'auteur du prodige de la grotte. Désormais, elle sera mon sanctuaire sur cette terre."

Mais Laurent tarde à valider la nouvelle et des barbares assiègent Sipontium. Nouveaux jeûnes et nouvelles prières. Saint Michel lui apparaît à nouveau et lui annonce une victoire éclatante. A quelque temps de là, Siponte vit ses ennemis dévaster ses campagnes et menacer la ville. La bataille s'engagea, et Siponte paraissait vaincue, quand, tout à coup, une formidable secousse ébranla le mont Gargano ; de son sommet, couvert d'une noire vapeur, jaillirent des éclairs et des foudres qui portèrent la terreur et la mort dans le camp ennemi.

Le lendemain, en effet, un orage très violent dispersa l'ennemi alors que les assiégés tentaient une sortie. Décidé à ne plus perdre de temps, Laurent envoie au Pape, Gélase Ier, une demande d'autorisation de consacrer la grotte à saint Michel. Las, c'est encore trop long pour la créature céleste qui apparaît une troisième fois à Laurent pour lui expliquer qu'il a déjà consacré la grotte lorsqu'il a élu le mont Gargan pour sanctuaire privilégié. Une basilique souterraine y fût édifiée et de nombreux papes (dont le vénérable Jean Paul II), princes ou saints y feront pèlerinage.

Triomphante par le secours miraculeux de saint Michel, la ville de Siponte se montra reconnaissante à son puissant protecteur. Elle exécuta aussitôt des travaux gigantesques, afin de pouvoir accéder plus facilement sur le mont Gargano, et sur la grotte naturelle qu'elle fit revêtir intérieurement de marbres précieux, elle bâtit une belle église dont la dédicace solennelle eut lieu le 29 septembre 522, par le pape saint Boniface. Cette église est depuis le rendez-vous de nombreux pèlerinages, et de grands miracles s'y sont opérés par la puissante intercession de saint Michel.

De ce promontoire, comme d'une forteresse d'où il protège l'Eglise, le Prince des milices angéliques semble dire à l'univers entier : le Sauveur Jésus, mon maître, est Roi des rois et Seigneur des seigneurs ; son Eglise a seule le pouvoir d'éclairer les intelligences, de gouverner les volontés et de sauver les âmes. Là encore, comme sur le mont Saint-Michel, s'élevant au-dessus de la terre et de l'océan, il répète cette parole qui foudroya Lucifer : Quis ut Deus ? Qui est semblable à Dieu ?

Glorieux Archange, vous que nos rois ont autrefois proclamé patron de la France, protégez-nous contre tous nos ennemis ; protégez particulièrement les pieux lecteurs de L'Ange Gardien, durant l'année qui commence ; nous vous conjurons de les placer tous sous votre impénétrable égide. Protégez toujours l'Eglise et la France !

Extrait de "L'Ange Gardien" n° 9, Janvier 1897, pp.292-294.

 

Apparition de Saint Michel Archange

Appel au Grand Archange Saint-Michel, pour lui demander sa protection

Au nom du Sacré Cœur de Jésus et par l'intercession de Marie Immaculée, très humblement prosternés devant votre Majesté, ô Dieu tout-puissant, nous vous supplions de vouloir bien nous envoyer Saint Michel, pour qu'il nous secoure dans notre détresse.

Daignez vous souvenir, Seigneur, que, dans les circonstances douloureuses de notre histoire, vous en avez fait l'instrument de votre miséricorde à notre égard. Nous ne saurions l'oublier ; c'est pourquoi nous vous conjurons de conserver à notre patrie la protection dont vous l'avez jadis entourée par le ministère de cet Archange vainqueur.

Et vous, ô Saint Michel, prince des Milices célestes, venez à nous ; nous vous appelons de tous nos vœux.

Vous êtes l'Ange gardien de l'Eglise et de la France ; c'est vous qui avez inspiré et soutenu Jeanne d'Arc dans sa mission libératrice. Venez encore à notre secours et sauvez-nous ! Nous mettons nos personnes, nos familles, nos paroisses, la France entière, sous votre protection toute spéciale. Nous en avons la ferme espérance, vous ne laisserez pas mourir le peuple qui vous a été confié.

Que Dieu suscite parmi nous des saints ! Par eux, ô saint Archange, faites triompher l'Eglise dans la lutte qu'elle soutient contre l'enfer déchaîné.

Amen