On dit que ça prend une tribu pour élever un enfant et c’est bien vrai.
Je me souviens quand j’étais en première année, une fois, j’avais mal au ventre à la fin de la journée. Ma maîtresse, Maryse, me prit à part et me réconforta. Je ne voulais pas prendre l’autobus parce que j’avais peur d’être malade. Elle attendit avec moi quelques minutes pour que mon mal passe un peu, puis elle me raccompagna chez moi dans sa jolie voiture rouge. C’est elle qui m’a appris à lire et à écrire.
Anne, une bonne amie de maman, a célébré beaucoup de fêtes de Noël avec nous. Elle venait régulièrement souper à la maison. Elle m’a toujours parlé comme si j’étais une grande personne. J’adorais ça. Je sentais, même petite, que je participais à la conversation. Plus tard c’est moi qui gardais sa fille.
Il y a Yolande, une autre amie de mes parents, qui a une fille de mon âge. Elle nous accueillait toujours avec un grand sourire et une voix un peu aigüe. Je rêvais d’habiter sa maison à Sainte-Martine. La plus belle maison du monde avec un mur de livres et des poutres de bois partout. Plus tard ce fut elle qui m’enseigna l’Histoire du monde à l’école secondaire.
Ma marraine Jenny m’explique, encore aujourd’hui, comment marche le monde. Elle me gâte toujours beaucoup trop et me fait promettre de ne rien dire à maman qui ne comprend pas de toute manière.
Regina, m’écrit quelques mots à l’occasion pour me dire comment elle va tout en s’excusant que « sa français soie bien pôvre » Pourtant, c’est cent fois mieux que mon allemand.
Je me souviens de la maman de Genny qui jasait de tout et de rien avec moi quand j’avais seize ans. La maman de Mimi qui s’inquiétait toujours beaucoup pour moi quand j’étais en appartement.
Il y a ma belle-maman qui essaie de ne pas en être une, mais qui l’est toujours un peu, sauf que tellement charmante. Quand j’étais en congé de maternité, une journée ça n’allait pas bien, elle a pris sa journée de congé pour me remonter le moral. J’ai tellement apprécié ce geste de sa part.
Que ce soit ma maman, mes tantes, les mères de mes amis, les amis de mes parents, bref toutes les femmes qui partagent ma vie, elles sont toutes mes mères. Elles sont toutes là pour moi depuis que je suis petite et sont toujours là pour moi aujourd’hui. Je leur remercie pour leur présence, pour leur soutien et pour leurs conseils.
Aujourd’hui je vois les femmes qui sont dans la vie de mon fiston : ses grand-mamans, mes copines, ses tantes. Je me réjouis de savoir qu’il a plein de mamans autour de lui. Ma belle-sœur m’appelle depuis la Suisse pour savoir comment va mon petit prince. Ma copine Padou vient souper toutes les semaines et joue avec lui jusqu’à son dodo. Les grand-mamans prennent grand soin de leur petit-fils adoré. Dernièrement, l’éducatrice de mon p’tit clown me dit en prenant mon fils dans ses bras, qu’elle n’imaginait pas que c’était possible d’aimer l’enfant d’une autre comme si c’était le sien et pourtant c’était ce qu’elle ressentait envers mon petit bébé. Toutes ces femmes, célibataires ou en couple, mères ou sans enfants, loin pourtant proche, toutes ces femmes sont les mamans de mon petit garçon. Elles sont toutes là pour lui et partagent avec nous les beaux et moins beaux moments de sa vie.
On dit que ça prend une tribu pour élever un enfant. Pour la fête des Mères cette année, j’aimerais souligner ma tribu de mamans qui gravitent dans nos vies. Merci les filles.