Sermon du père archimandrite Cyrille Pavlov

+Sermon du père archimandrite Cyrille Pavlov à l’occasion du 6ème dimanche après Pâques, dimanche de l’aveugle-né.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
Le Christ est Ressuscité !
Chers frères et sœurs, aujourd’hui nous avons lu un extrait de l’Evangile concernant la guérison d’un aveugle par le Seigneur, et vous avez entendu, comment le Seigneur, prit de compassion, s’apitoyant sur cette personne aveugle de naissance, lui redonna la vue. Voyez et étonnez-vous de l’amour illimité et de la bonté du Seigneur pour les hommes.
En se promenant, Il vit une personne, aveugle de naissance. Cette personne ne savait pas et ne se doutait pas que le Sauveur Divin qui pouvait lui rendre la vue passait devant elle ; c’est pour cela qu’elle se taisait ne Lui demandant aucune compassion, pas plus qu’à un autre. Le Seigneur voyant tout les secrets de l’âme humaine, vint Lui-même auprès de ce malheureux aveugle et en lui appliquant un peu de Sa salive sur les yeux, lui redit la vue. Quelle grâce Divine ! Quelle bonté ! Le Seigneur n’attend pas la supplication de l’aveugle mais Se rend vers lui pour le guérir.
Vous rendez-vous compte, chers frères et sœurs, de l’horrible état d’un aveugle ? Tout leur est fermé par un rideau noir éternel qui leur interdit les joies et les saints divertissements qui sont communs pour un voyant. En effet la vue est un précieux don de Dieu. Qu’y a-t-il de plus réjouissant de contempler la beauté de la nature, surtout au printemps, quand la vie reprend le dessus, quand le soleil nous éclaire et nous réchauffe, quand les champs, les prés et les bois se couvrent de leurs habits de fêtes et se revêtissent de leurs multiples couleurs ? Le malheureux aveugle est privé de cette joie. Il ne peut contempler ni le soleil, ni la lune, ni les étoiles, pour se rendre compte de la bonté d son Créateur. Voila l’état dans lequel se trouvait notre aveugle évangélique que notre Seigneur de bonté guérit.
Mais le plus important réside dans le fait que non seulement il fut guéri dans sa chair mais aussi dans son âme. Quelle indicible grâce Divine ! Il a cru en Jésus-Christ comme le Fils de Dieu et comme Sauveur du monde, contrairement aux sages hébreux qui n’ont pas cru au Seigneur alors que Celui-ci fit de grands miracles, prouvant ainsi sa nature et sa puissance divine. La suite de ce récit de l’Evangile nous précise même, comment les pharisiens se sont comportés après ce miracle de Dieu. Leurs yeux étaient tellement remplis de haine et d’orgueil qu’ils n’ont pas voulu reconnaître la vérité, ni croire au miracle accompli ; au contraire même, cela ne fit qu’accroitre leur haine envers Jésus-Christ, l’accusant et le calomniant de faire des miracles grâce des forces diaboliques.
C’était comme cela avant, c’est comme cela aujourd’hui : Dieu à donné à certaines personnes une âme charitable capable de trouver la vérité, mais ces personnes ne veulent pas le reconnaître, et vont contre le bon sens et leur propre conscience, contre Dieu, contre les gens, employant d’infâmes méthodes pour fausser la vérité par orgueil, et convenance personnelle. Connaissant les miracles de Jésus-Christ et toutes les bontés qu’Il donna au peuple, entendant ses sages conseils et son enseignement salvateur, voyant sa sainte et juste vie, ils attribuèrent Ses miracles aux forces démoniques, transformant ses paroles en Le considérant comme un possédé et un affabulateur. Pour en finir, ils Le jugèrent et le condamnèrent à une mort honteuse.
Voila, ce que représente l’horreur d’une âme aveugle ! Est-elle digne de compassion et de larmes ? Celui qui possède une âme rendue aveugle par l’orgueil et l’entêtement, devient le plus malheureux des hommes car il trouve l’enfer, pays de Satan, empli de haine et d’orgueil véhiculés par le diable. C’est la profanation du Saint-Esprit quand l‘homme, par obstination, ne veut pas croire en l’unique vérité prouvée par les miracles. Il n’y a de pardon ni maintenant, ni après !
Le pêché ferme les yeux de notre âme, - l’esprit, la conscience, le cœur – et rend aveugle a tel point que l’homme en voyant, ne voit pas, en entendant, n’entend pas.
Dans toutes nos actions, nous devons chercher à ressembler au Seigneur, comme nous l’enseigne l’Evangile. Nous devons suivre le Christ : à chaque fête nous devons faire de bonnes actions et en même temps fuir la reconnaissance des autres. Et encore plus, en faisant de bonnes actions, nous ne devons pas nous vexer si certains nous calomnient et nous persécutent.
Que le Seigneur nous préserve de l’aveuglement de nos âmes et encore plus de l’aveuglement de notre foi. Et pour cela nous devons éviter l’orgueil, l’amour-propre, l’obstination, la haine, l’envie, l’amour de notre propre apparence, l’alcoolisme, et tout ce qui est contraire au Seigneur pour nous transfigurer dans la vérité divine afin d’atteindre la vie éternelle. Amen
1962