Magazine Journal intime

Le retour des sales plans dragues…

Publié le 09 mai 2010 par Wawaa

J’ai eu le plaisir , il y a quelques jours, d’avoir la chance de pouvoir assister à un sale plan drague …de l’extérieur et j’ai constaté à quel point c’était vachement plus amusant quand on faisait partie des spectateurs. Il y avait du monde et j’ai appelé ma collègue …appelons la du doux et charmand prénom de « Raymonde » pour conserver son anonymat. J’ai donc appelé Raymonde pour qu’elle vienne prendre sa caisse afin de « débourrer » comme on dit. Oui « débourrer » c’est du jargon de caissière. Rien de sexuel. Ni d’anti-alcoolique. « Débourrer » ça veut juste dire « fluidifier la masse de clients qui attendent en caisse et la réduire plus rapidement » , « débourrer » quoi ! C’est clair !

Elle s’installe donc à sa caisse quand soudain trois hommes en shorts, la chemise entrouverte sur leur torse poilu avec la chaine en or qui …brillait pas vraiment installent sur son tapis des packs de bière. L’un d’entre eux, le plus petit, celui qui avait l’air d’avoir la plus grande gueule, l’accoste et lui dit « Bonjour toi, c’est quoi ton prénom ? T’es bien jolie ! ». Un peu gênée et trop gentille, Raymonde a dit qu’elle s’appelait « Raymonde » .

Les trois mâles en quête de femelles ne se sentirent plus de joie et voyant Raymonde moins farouche qu’ils ne le pensaient tentèrent leur chance. « Et tu voudrais pas venir boire l’apéro avec nous ce soir ? ».

Raymonde commençait à être embêtée car elle avait compris que ce n’était pas une blague et moi non plus et je riais tant que c’est assez derrière ma propre caisse. « Bah, euh non… ». L’un d’entre eux ajouta « C’est surement que son mari vient la chercher ce soir ! ».

Ils continuaient à sourire et à faire les beaux, comme s’ils étaient les hommes les plus attirants de la terre avec leurs poils de torses coincés dans leurs chaines en or. Ma collègue rouge comme une pivoine, le sourire coincé, leur a souhaité un bon apéro et les trois sont repartis sans même avoir réussi à ramener la caissière à la maison … Est-ce qu’il y en a qui pensent que les caissières sont faciles ou quoi ?

Après coup, je me suis empressée d’aller raconter tout ça à ma collègue qui servait au fromage à la coupe et à la boucherie. Elle m’a dit qu’ils avaient aussi tenté le coup avec elle en lui demandant 4 kilos de GROOOOSSSSE saucisse et qu’ils avaient immédiatement insisté sur le « Grooosssse ».

Mais comme le dieu des caissières est un être généreux et équitable, j’ai aussi eu droit à mon épisode grosse drague lourde. Non pas de ces trois débiles en mal d’amour ou plutôt en mal de sexe, car si j’avais été à la place de Raymonde, j’aurais déjà pas dit mon vrai prénom, et puis je ne peux pas vraiment dire quelle aurait été ma réaction car mon sens commercial m’oblige parfois à faire comme si de rien était tout en restant polie, ça donne parfois des scènes assez loufoques, il faut l’avouer ! Cela s’est passé mercredi matin alors que j’étais à la caisse numéro 4, la caisse où les handicapés sont prioritaires.

Comme le temps était super mauvais, des coupures de courant avaient lieu de temps en temps. Rassurez-vous, on ne m’a pas fait de proposition dans le noir sinon j’aurais pris le premier brocoli qui passe pour lui taper sur la tronche. Alors qu’il fait noir, une cliente rigolote que j’adore se ramène à ma caisse et fait semblant de me braquer ! Même pas peur madame. Même pas peur !

La lumière revint et arriva un monsieur d’une cinquantaine d’année, mal rasé, les joues creuses, l’œil globuleux… bref, Richard Gere avait du souci à se faire ou pas… Il dépose ses affaires sur ma caisse et me dit « oh j’ai oublié une salade ! On va pas se faire voleur ou vous braquer pour une salade ! ». Gné. En plus il est presque drôle, presque. Je lui dis, enjouée comme à mon habitude, « Ah bah vous allez pas comme madame me braquer la caisse ! ».

Là fut mon erreur fatale. J’aurais mieux fait de me taire. Il a alors pris un air de charmeur raté, une voix discrète et pas du tout sensuelle et m’a dit en se penchant légèrement par-dessus le tapis de sortie « Mais, je ne veux pas braquer votre caisse, je préfèrerai braquer avec vous , si vous voyez ce que je veux dire ! ». C’est cela oui bien sûr. La peur et l’étonnement ont du se lire dans mes yeux, tout comme le dégout, la consternation, l’inquiétude et l’envie de meurtre. Mon regard noir habituel, celui que je ne contrôle pas, avait fait son retour. Il s’est redressé, a ravalé sa salive, a pris un air timide  et en regardant ailleurs a dit « C’est que vous êtes bien mignonne ». Oh, ta gueule espèce de pervers en manque ! On me la fait pas à moi ! Aussitôt m’a-t-il dit cela que j’ai répliqué « 37 euros 75 » (ou un autre montant, je ne m’en souviens pas, tu m’en veux lecteur ? ). Il a inséré sa carte bancaire dans la fente de l’appareil pour les transmissions bancaires, a composé son code, le paiement a été accepté. Je ne disais plus rien et je regardais ailleurs, ignorant sa présence. Je lui ai tendu d’un coup sec ses tickets et je lui ai souhaité une bonne journée. Ni plus ni moins.

Et quand il est parti, je me suis empressée d’aller le raconter à ma collègue d’en face « Hé tu sais quoi ? Je me suis fait draguer par un blaireau lourdos ! » « Oh ! Raconte ! ».

La caisse, un univers torride, ou pas.


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