Comme beaucoup sans doute, je croyais que l’humanité aux ordres des ordinateurs, c’était de la science-fiction.
Et bien, ça ne l’est plus.
C’est la lecture que je fais de cette lamentable histoire de nuage de cendres volcaniques qui a cloué au sol des milliers d’avions et des millions de passagers, dont Gaston et moi.
Avec les Chérubins tous seuls d’un côté de l’océan, et nous de l’autre…
Génial !
Certes, une fois l’alerte donnée par cet ordinateur britannique, il fallait faire atterrir d’urgence tous les avions. Mais ensuite, la démarche scientifique et responsable aurait consisté à envoyer des instruments de mesure dans le supposé nuage pour valider le modèle mathématique théorique. Problème : les pays européens avaient oublié qu’ils pouvaient être affectés par les conséquences d’une éruption volcanique (comme ils avaient oublié ce qu’était un raz-de-marée jusqu’au 26 décembre 2004), et ne disposaient pas d’instruments de mesure adéquats. Ce n’est que quatre jours plus tard que les services météo français, par exemple, ont été en mesure d’expédier un avion plein d’instruments dans le prétendu nuage.
Je suis sidérée qu’au jour d’aujourd’hui, lorsqu’on évoque ces quelques jours historiques vécus par l’Europe, personne n’évoque les comptes à demander aux irresponsables qui ont interdit aux avions de voler pendant autant de jours sans jamais apporter la moindre preuve du danger réellement encouru.
Enfin, lorsque les vols ont repris, j’avais écouté avec espoir un certain ministre français demandant à tous de faire preuve de civisme pour laisser la place dans les premiers avions à ceux qui avaient un besoin urgent et sérieux de voyager. Nous savons qu’il n’en a rien été : tous ceux qui avaient payé se sont précipités à l’aéroport, les compagnies ont donné la priorité aux passagers effectivement prévus sur les vols à ces dates. Et tant pis pour les malchanceux, en dépit de leurs circonstances personnelles. Pour notre part, la chance était avec nous, et nous avons été parmi les premiers à décoller d’Europe le lundi soir, grâce à un tuyau miraculeux annonçant la reprise des vols avant que ce ne soit sur toutes les télés de la planète. Le 747 qui nous a ramenés en Amérique du Sud était d’ailleurs aux trois quarts vide.