Ballade des Anonymes

Dugland Martel aime les commentaires. Ils sont la sève du net répète-il à loisir dans les discussions enfumées des tavernes malfamées.
Avec son enthousiasme de baladin, Dugland s’est mis à pousser la chansonnette hier soir pour célébrer l’intelligence du dernier commentaire d’un anonyme « pas si anonyme que ça ». Si nous ne pouvons garantir avec exactitude ses paroles en raison de l’heure tardive, les Bad Camels pensent néanmoins avoir réussi à en conserver l’esprit. Nous aimerions partager cette envolée lyrique martellienne avec vous. 
Voici un hommage à toutes ces petites gens qui se « lâchent » sur le net.
Délicieux inconnu au cœur d’airain,
Tes écrits crépitent dans mon esprit.
Je place ma confiance dans tes mains.
Ta docte plume châtie les impies,
De toute l’humanité tu te ris.
Hier je t’ai aperçu grincheux barbu,
Aujourd’hui sous l’habit d’un parvenu ! 
Tes cent facettes déclenchent l’émoi :
Amazeigh, Joharno ou Lustukru
Alléluia, je t’en prie bénis-moi.
Tes bons mots ne partent jamais en vain.
Véritables flèches pour malappris,
Tu transperces tous tes contemporains.
Mystères de l’univers, FMI,
Pas un seul sujet que tu n’aies compris.
Post, Mond’, Forum, articles les plus lus,
Ton empir’ s’étend à perte de vue.
L’intelligence brute sort de toi
Éclaire nos pauvres âmes perdues.
Alléluia, je t’en prie bénis-moi.
Ton irritation roule comme un train
Tes frustrations se déversent à l’envi,
Plus rien ne retient ton torrent divin.
Tu fulmines et respires la vie,
Avec moi point d’hypocrisie tu dis.
Ton parler vrai, tes vérités perdues,
Et ton bon sens, je les ai toujours crus.
Aurais-je l’honneur d’être une de tes proies ?
Invective-moi de ta prose crue.
Alléluia, je t’en prie bénis-moi.
Ton jugement infaillible m’a plu.
De ta personne viendra le salut.
Tu es et resteras source de joie,
Que ta céleste mission continue.
Alléluia, je t’en prie bénis-moi.
Un article signé Dugland Martel.