Mon premier sureau des Iles Canaries va avoir 8 ans. Un autre, obtenu d'un autre producteur, a 5 ans. Je voudrais faire maintenant un bilan des besoins de ce sureau au comportement imprévu pour son origine géographique.
Son nom d'espèce, palmensis, est dû à l'Ile La Palma, une belle île canarienne, et n'a donc aucun rapport avec les Baléares où il existe mais a été importé. Il vit en montagne dans une forêt de pins (victime d'incendies en 2009) et non une laurisylve très humide comme le sureau de l'Ile Madère. Cela explique sans doute sa relative résistance à la sécheresse.
J'ai acheté mon premier sureau (ou plutôt deux) en novembre 2002. Je n'ai trouvé, même en parcourant le web dans tous les sens, aucune idée de sa résistance au froid. Même aujourd'hui je ne trouve rien. J'avais seulement la probabilité d'une résistance jusqu'à – 10°C donnée par le vendeur. Dans le doute j'ai planté mes deux sureaux dans des grands pots afin de les rentrer en cas de gel. Ce premier hiver le gel leur a donc été épargné. Ils n'ont pas perdu leur feuillage, à la fin de l'hiver ils étaient exactement comme je les avais achetés. Je ne savais si je pouvais les planter en pleine terre mais au milieu du printemps ils ont commencé à aller très mal. Je sais maintenant par expérience que sans doute aucun sureau ne supporte de vivre longtemps en pot. N'espérez donc pas en cultiver sur votre balcon. Je n'avais plus le choix. Je les ai plantés dans une fosse de bonne terre dans mon terrain de sable pur. Pour l'un d'eux c'était déjà trop tard, il n'a pas repris. L'autre a démarré en flèche et à l'automne il ressemblait déjà à un petit arbre. Je n'ai commencé à faire des photos qu'en 2007. Dès cette première année il avait son aspect actuel avec 4 troncs et maintenant il semble avoir atteint sa taille définitive environ 4m.
Pour sa résistance au froid, je peux vous dire qu'il a supporté sans aucun dommage, avec seulement un tapis de feuilles au pied, jusqu'à – 9°C (et – 10°C pour celui de Romilly). Au-delà je ne sais pas. Il supporte sans doute davantage peut-être avec des dégâts. Car il a subi ces températures même alors qu'il avait son feuillage.
Il a en effet la particularité d'être semi-pérenne quand l'hiver est ici "normal". Il ne perd son feuillage de l'année précédente, fin décembre ou en janvier, que lors du débourrement du jeune feuillage. Il n'a donc un aspect sans feuilles que quelques jours. Voici son jeune feuillage le 20 janvier 2007 :
Les deux derniers hivers ont été plus difficiles et il s'est comporté exactement comme Sambucus nigra. En fait même cet hiver il n'a pas subi de températures plus basses. Ce qui semble avoir compté, c'est la précocité et la durée de l'hiver.
A suivre…