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Le quart d'heure des célébrités

Publié le 11 mai 2010 par Vinsh
Le quart d'heure des célébrités
Aujourd'hui, mes canettes de soupe au poulet, on va alimenter la tendance lourde de ce bloug, parce qu'on est des gens positifs et bien-pensants, hein : le langue-de-putage. Avant de commencer de s'occuper de tes requêtes du post précédent (vous êtes un peu pervers, d'ailleurs)...
Tiens, je suis tombé sur cette vieille séquence de la forcément brillante chronique musicale du Grand Journal : c'est du vieux, mais ça reflète un peu la critique que j'en faisais il y a déjà quelque temps à celui que l'on nomme en toute simplicité le Meilleur d'entre nous : Tania Bruna-Rosso ne sert à rien.

Je ne regarde plus beaucoup le Grand Journal de Canal. Je trouve que la recette s'est épuisée et surtout institutionnalisée, un peu comme Tout le Monde en parle avait fini au bout de quelques années par me saoûler à force de suffisance mal dissimulée (alors que j'avais complètement adoré les premières années). Alors certes, les plateaux sont généralement impressionnants, mais j'ai envie de dire que c'est normal, mon céleri-rave, le succès aidant, le talk-show d'access prime time de Canal est devenu un incontournable pour tout artiste qui fait sa petite tournée de promo médiatique en Europe en passant par la case France et Navarre. Même quand il s'appelle Bono, Prince, Scarlett Johansson ou Tim Burton...
Mais il faut bien avouer que le côté foutraque des débuts, avec des chroniques comiques un peu fauchées et pas systématiquement drôles mais au moins capables de se renouveler et d'incarner une très vague forme de "l'esprit Canal" (La Minute Blonde, La Bande à Fifi), a laissé place à des séquences à sketches répétitifs et qui tendent à dangereusement se fossiliser (Le SAV, Le Petit Journal People)... Au milieu du plateau, Michel Denisot fait le passe-plat avec une conviction toute relative, et les chroniqueurs mielleux le disputent aux chroniqueurs qui ne servent à rien. Ariane Massenet n'est, par exemple, que décorative, si on fait un peu attention au nombre et à la qualité de ses interventions.
Et cette séquence-là, dans la jolie vidéo qui date à vue de nez de mars 2009, avec la Tania pas foutue de se rappeler d'un titre de sinegueule, qui opère un dézinguage en règle de Lady Gaga en faisant trois fautes de français par phrase pendant que ses collègues taillent tranquillou des pipes à Gad Elmaleh venu promouvoir son film de merde (qui se fera lui-même dézinguer deux jours plus tard par la chronique "L'instant critique", dans la même émission), est très symptomatique de ce qu'est devenue le talk-show-phare de Canal. Et surtout sa deuxième partie, Le Grand Journal Continue. Quelques mois plus tard, sur le plateau du sexy Michel, Lady Gaga est adulée, "Telephone" est collée en "coming-next" avant les pages de pub et Tania continue de faire la démonstration de son "flair" ("Je sais pas si vous connaissez Stromaé", en avril 2010, bonjour l'early-adopting), de sa hype et de son sens de l'approximation (n'importe quel groupe chroniqué est influencé par les White Stripes, Franz Ferdinand, The Arctic Monkeys ou les Stones, sinon le public comprendrait pas la référence, on s'en fout si en fait le groupe est inspiré par des groupes moins connus, ou juste pas inspiré du tout) (de même, vérifier la p**** de date de sortie d'un album ou d'un sinegueule sur Internet, une fois sur trois, apparemment, elle sait pas faire) (et je suis un peu un pervers des dates de sortie des sinegueules).
Par intermittence, lorsque l'invité est noir/rebeu/rappeur/chanteur de harènebi, Mouloud sort une platitude fayote pseudo-érudite à la place de Tania ("Jay-Z, vous voulez pas nous faire un extrait de "Empire State of Mind", c'est LA chanson de l'année selon moi", "Will Smith, vous avez été le plus grand promoteur du hip-hop américain, quand est-ce que vous allez nous refaire un album ?", "Joey Starr vous êtes l'inventeur du rap en France, quand est-ce que vous revenez avec le B.O.S.S ?", "Alicia Keys, vous voulez pas nous faire un extrait de "Empire State of Mind", c'est LA chanson de l'année, selon moi", "Beyoncé, vous voulez pas nous faire un extrait de "Single Ladies", c'est LA chanson de l'année selon moi") (j'invente, mais à peine), car il faut bien qu'il serve à quelque chose le pauvre, alors il assure ainsi la caution "cultures urbaines" de l'émission. Et c'est bien, ça, le chroniqueur étiqueté à la va-vite "cultures urbaines", ça sonnait rap, ça sonnait banlieue, ça sonnait bien pour un mec qui s'appelle Mouloud, qui connait probablement plein de choses intéressantes sur le hip-hop mais qui au lieu de nous les faire partager pérore sur les quelques tubes FM du genre et sort des platitudes au kilomètre. Affligeant.
Ensuite, on nous envoie Pauline Lefevre, la Miss Météo qui a pendant deux ans péniblement tenté de succéder à Louise Bourgoin alors qu'elle s'était vraisemblablement entourée d'une équipe d'auteurs de sketches qui la détestent. Chacun de ses bides (et ils sont nombreux) me fait beaucoup de peine, arrachant un sourire gêné à l'invité et des rires forcés par le chauffeur de salle. Coup de bol pour nous elle, le casting pour la remplacer a été lancé. La météo du Grand Journal redeviendra peut-être drôle (ou juste correctement présentée) à la rentrée prochaine. C'est rassurant, ou on s'en fout complètement, je sais plus trop.
Y'a pas à dire, au bout de six ans d'antenne, je suis complètement conquérit par le Grand Journal, je me demande pourquoi je ne regarde plus, tiens...

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