Il fut un temps lointain où j’eus un premier compte Facebook, le temps des découvertes, les retrouvailles des amis de perpèt’ qu’on s’était surement donné rendez-vous dans dix ans mais qu’on a oublié de noter la date…et les premières désillusions. Car derrière tout enthousiasme trop hâtif se dressent souvent d’affreuses désillusions.
Mes amis du lycée m’ajoutaient les uns après les autres et je ne me sentais plus de joie. Je jubilais copieusement face à toutes ces demandes et me réjouissais de retrouver mes potes d’antan, de reprendre contact, de savoir qu’ils se souvenaient de moi. Ça me redonnait un vif coup de jeune ! Alors ni une ni deux je me ruais sur mon clavier pour leur envoyer un petit message amical pour leur demander quelques nouvelles, ce qu’ils devenaient…et que nenni. Pas de réponse bien souvent. Même pas un « bonjour ! ». Même pas « J’t’emmerde ! ». Rien. Et ça s’appelle un réseau « social » ça ? Je ne dois fort probablement pas avoir la même définition de l’adjectif « social » je crois …
J’étais donc très sceptique et j’ai vite compris que si l’on m’ajoutait, c’était pour agrandir son nombre d’ami, élargir son réseau social et être « in » parce qu’on a plein de copains sur le net, ce n’était pas pour reprendre contact avec moi. C’était donc ma grande déception, moi qui avait imaginé que Facebook allait humaniser un peu la toile. Crotte de bique, il faut que j’arrête de vivre au pays des bisounours joyeux moi !
J’ai ensuite découvert l’affreux flot d’applications diverses qui m’étaient envoyées : un œuf à couver, un cochon à laver, la morsure d’un vampire et le dernier quizz en vogue « Quel people te ressemble ? ». A en devenir folle puisque néophyte à l’époque, je n’y comprenais rien du tout d’autant plus que Facebook était encore en anglais.
La goutte qui a fait déborder le vase c’est l’aspect « voyeur », « big brother » du site. Même si tu ne publies aucun statut, tout ton réseau sait avec qui tu es ami, qui t’a identifié ici ou là dans une photo ou une vidéo, qui te dédicace ceci ou cela et tout le monde, même hors contacts, est au courant de ce que tu fais si tu n’est pas au courant que tu peux paramétrer ton compte afin d’avoir encore un peu d’intimité sur ta page Facebook ! Un jour, une de mes copines a subi une vive scène de jalousie de la part de son petit copain de l’époque parce qu’elle et moi avions ajouté la même personne dans notre réseau.
J’ai immédiatement cherché le moyen d’effacer mon compte d’autant plus qu’à l’époque, je ne trouvais aucun intérêt à Facebook à ce moment là. D’un clic, ma page était détruite. Clic, bye bye. Je ne comptais pas spécialement revenir sur FaceBook, jusqu’à ce que je remporte le prix Céçanaute dans la catégorie Territoire avec Gersicotti Gersicotta et que je sois invitée à rejoindre le groupe FaceBook du concours.
Que faire pour éviter tout ce que je n’avais pas aimé la première fois ? J’ai opté pour garder mon prénom et pour prendre un patronyme fictif et j’ai ainsi ajouté les personnes que je connaissais bien, des contacts que je considère comme étant importants, des gens avec qui j’ai partagé des moments sympas et avec qui je sais que je vais continuer à communiquer même si ce n’est pas régulier. Je suis devenue totalement maitresse de mon Facebook. J’ouvrais la porte à qui je voulais.
Mais un jour – probablement suite à un clic mal maitrisé – Facebook, ce petit coquinou, a pris possession de mes contacts Gmail. Une ancienne collègue m’a invité dans son réseau. Et pour moi, Facebook, c’est mon espace privé, hors boulot, hors tout ce qui me rappelle mon boulot. Evidemment j’ai décliné l’invitation. Elle a insisté et je n’ai fait que décliner. Puis un jour, un collègue est arrivé un matin au boulot en me disant « hihihihi (ndrl : oui, oui avec le hihihihihi) , je t’ai ajoutéedans mon Facebook ! ». Etonnée, je lui ai demandé comment il m’avait trouvée, car il n’est dans aucun des contacts de mes divers e-mails. Apparemment, Facebook lui aurait suggéré une amitié avec moi et lui m’aurait reconnu sur la photo. J’ai un profond doute tout de même.
Soit. Comme je me sers pas mal de Facebook pour faire des liens vers mes blogs et que je ne veux pas trop que ce soit connu au boulot, j’ai commencé à être sévèrement inquiète… j’ai donc frénétiquement cliqué partout dans Facebook pour mieux paramétrer mon profil qui laissait trop d’accès à des informations que je ne voulais pas publiques mais que je ne savais pas publiques à ce moment là ! J’ai ensuite trouvé comment bloquer des personnes en particulier, ça m’a facilité la tâche. J’adore la plupart de mes collègues, mais mon Facebook c’est perso, nom d’un dindon !
Aujourd’hui, je m’amuse beaucoup sur Facebook parce que je taquine mon réseau social de temps en temps et c’est souvent assez rigolo ! On partage des trucs. Et ça c’est chouette ! Le côté « Social » transparait vraiment !
Par contre, je suis quand même consciente que tôt ou tard certains découvriront mes folles activités blogguesques dont ma catégorie spécialement dédiée à la grande distribution. Je leur dirai à ce moment là que « Toute ressemblance avec la réalité est tout à fait fortuite ».