Magazine Journal intime

Annus Horribilis

Publié le 11 mai 2010 par Kabotine
Annus Horribilis(ce billet n'a aucun rapport avec un vieux trou du cul épouvantable, que les choses soit claires le Trou du Cul ne prend qu'un seul N..... ou beaucoup de haine, c'est selon)
- Bonjour… vous êtes « parent d’élève » ?
- Heu oui ! Bonjour ! [sourire ultra bright]
- Comment je peux faire pour vous joindre ?
[regard inquiet]
- Devant l’école… ou vous avez mon numéro et mon mail affichés à coté de la porte…
- J’aurais besoin de vous parler…
- Pas de soucis ! Vous pouvez m’appeler pour discuter, ou on peut aller prendre un café, comme vous préférez… [ je suis une parent sympas !] [et en plus j'aime ça]
- D’accord, je note votre numéro et je vous appelle…
Elle rentre dans l’école déposer son fils, j’en sors délestée des miens.
Je sais déjà de quoi, de qui elle va me parler : de cette enseignante qui pose problème, qui classifie les enfants, prend en grippe les parents, les envoie chez le psy pour une thérapie familiale…
Je sais presque déjà ce que je vais lui dire : elle est comme ça, il n’y a pas grand-chose à faire. Elle peut être extraordinaire avec certains enfants, archinulle avec d’autres… De plus, elles sont toutes comme ça…
Je vais prendre le temps de l’écouter, compatir sur sa culpabilité, son désarroi, peut être lui faire comprendre qu’il faut parfois prendre un peu de distance… Lui raconter comment j’ai expliqué à mon petit que sa maîtresse n’était pas forcément infaillible, qu’il fallait bien sûr respecter les règles, mais que si bêtise il y avait aujourd’hui, ne pas oublier que demain est un autre jour… Le plus important à l’école, c’est d’apprendre, de bien réussir son travail… après, les relations avec la maitresse, les copains, c’est un peu moins important…
C’est une femme blessée, déboussolée, qui souffre de ce qu’elle projette. Cette histoire de maitresse la renvoie peut être à ses propres histoires scolaires, réussir là où elle n’a pu, n’a su le faire… C’est douloureux pour une mère. C’est même plus douloureux pour une mère que pour l’enfant lui-même parfois.
Prendre de la distance, il ne reste qu’un mois et demi…ce sera vite passé. L’année prochaine, il aura une autre maitresse, d’autres copains.
Annus Horribilis, comme dirait Her Majesty.

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