Affaire N° 4, du riffifi à la municipale...

Publié le 13 mai 2010 par Jcr3

J'avais ces photos qui trainaient dans un fond de dossier et je voulais les utiliser sans trop savoir qu'en faire. Alors j'ai inventé l'histoire qui va avec...

Cette sale affaire trônait au coin de mon bureau depuis six mois. Je répugnais à y plonger la tète, de peur de manquer d'air. Pourtant, j'en manque pas d'air d'habitude, c'est les collègues qui le disent tout le temps, on se marre!

Mais là, ces histoires là, j'aime pas ça...

On avait les lascars à l'oeil à la suite d'une dénonciation citoyenne et le chef a habilement saisit l'occasion d'une plainte pour tapage, du même citoyen vigilant, pour investir les lieux des-dits délits. Mais, "on avait repéré le manège", a dit le chef...

Moi j'avais rien vu.

Nous autres, les municipaux, on a pas choisit notre métier, c'est lui qui est venu nous chercher, qu'on se dit souvent entre collègues, un peu comme une mission. Tout le monde est d'accord. Mais là devant la porte des délictueux, je sais pas, mais je crois que tous, on aurais bien aimé qu'il ait choisit quelqu'un d'autre, le "métier"...

Mon truc à moi, c'est le bricolage... et le vélo. Mais ça, c'est mon jardin secret. Je suis pas un trouillard, hein! Mais avec ce genre de lascars, on ne sais pas à quoi s'attendre : armes, chiens méchants, animaux sauvages et je passe la vermine, les maladies, la folie.

Le chef nous a brieffé : « Vous êtes pas des héros les gars. Si y'en a un qui bouge, on tase! ». Moi j'ai tasé direct.Je me suis drolement fait engueuler.

Du coup, on m'a collé ce putain de dossier sur les bras : Affaire N° 4 avec les pièces à conviction : des bricolages de conception étrangère certainement, extrêmement sophistiqués et astucieux, à partir d'objets qu'on trouve facilement dans le commerce. J'ai tombé le blouson et j'ai fait appelé le jeune terroriste...

Quand j'ai vu la face du fils du maire débouler dans le bureau, je me suis dit que cette affaire puait vraiment trop. Je voudrais retourner aux services techniques, moi. C'est ça mon truc en vrai, le bricolage... et le vélo, j'm'en suis offert un beau, tout neuf…

« Faut pas l'dire à mon père »... Un petit bijou de technique moderne qui pèse à peine plus qu'une qu'une plume... « J'veux téléphoner à ma mère »... avec ça j'avale les bosses... « Z'aviez pas l'droit de nous taser ».

Je suis dans la merde...