Je viens de finir une lecture épaisse, forte et rythmée. « Beloved » de Toni Morrison, d’où était difficile de faire un choix, tirer un extrait. J’avais commencé par dresser une liste des noms des personnages, une colonne pour les noirs, plus nombreux, une deuxième pour les blancs. Une idée vite abonnée. Une autre était de marquer les pages les plus rythmées. Abandonnée aussi. Finalement et avant de fermer le livre de 380 pages, cet extrait :
« Il y a une solitude que l’on peut bercer. Bras croisés, genoux remontés, on se tient, on se cramponne et ce mouvement, à la différence de celui d’un bateau, apaise et contient l’esseulé qui se berce. C’est une solitude intérieure, qui enveloppe étroitement comme une peau. Puis il y a une solitude vagabonde, indépendante. Celle-là, sèche et envahissante, fait que le bruit de son propre pas semble venir de quelque endroit lointain. » p378
Pour le retour sur terre, il y a le choix entre une sérieuse « Anthologie érotique » de Louise Labbé à Pierre Louÿs, présentation et choix de Joseph Vebret, et une légère mais presque logée à la même enseigne « Onze nouvelles à lire seule, les soirs de matchs de foot… » d’Emmanuelle Poinger.