L'attente du Saint-Esprit avec Marie (4)

Publié le 17 mai 2010 par Hermas

L’Ascension et la Pentecôte sont associées de manière particulière dans la liturgie de l’Eglise. Le Seigneur Jésus ne remonte pas seulement au ciel pour entrer dans sa Gloire, pour être couronné Roi de l’Univers, pour recevoir la Louange éternelle des Anges, pour juger en son temps les vivants et les morts. Son Ascension est liée à un événement d’une importance capitale , non seulement pour l’Eglise, mais pour le monde entier : l’envoi du Saint-Esprit. Jésus annonce en effet en ces termes la nécessité de son départ, condition indispensable de la venue nécessaire du Paraclet :

 

Jean, chapitre 14° :

15. 

Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements ;

16. 

et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu'il soit avec vous à jamais,

17. 

l'Esprit de Vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu'il ne le voit pas ni ne le reconnaît. Vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure auprès de vous et qu'il est en vous.

25. 

Je vous ai dit cela tandis que je demeurais près de vous.

26. 

Mais le Paraclet, l'Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.

 

Jean chapitre 16° :

7. 

Cependant je vous dis la vérité : c'est votre intérêt que je parte ; car si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous ; mais si je pars, je vous l'enverrai.

12. 

J'ai encore beaucoup à vous dire, mais vous ne pouvez pas le porter à présent.

13. 

Mais quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière ; car il ne parlera pas de lui-même, mais ce qu'il entendra, il le dira et il vous dévoilera les choses à venir.

Mais, le Saint-Esprit, qui est-il pour nous, qu’est-il pour nous ? Le Saint-Esprit, c’est « le Grand Inconnu » des croyants qui n’y pensent que le Jour de la Pentecôte, alors qu’il est la Troisième Personne de la Sainte Trinité, comme nous le proclamons dans le Credo, sans plus y prêter attention : « Je crois en l’Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie ; Il procède du Père et du Fils. Avec le Père et le Fils Il reçoit même adoration et même gloire. Il a parlé par les Prophètes ». Y professant notre foi au « seul Seigneur Jésus-Christ », nous y proclamons : « Par l’Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge de la Vierge Marie et s’est fait homme »

Certes, le Saint-Esprit n’est pas tout à fait un inconnu pour nous, en raison au moins de la lecture des Evangiles de l’Enfance de saint Matthieu et de Saint Luc, et d’autres passages également

 

Annonciation :

« L’Esprit Saint viendra dut toi, et la puissance du Très-Haut te prendre sous son ombre »v (Luc 1, 35)

 

Songe de Joseph :

« Joseph, Fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse ; car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit-Saint » (Matthieu 1, 20b).

 

Visitation à Elizabeth :

« Or, dès qu’Elizabeth eut entendu la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son sein, et Elizabeth fut remplie du Saint-Esprit » (Luc 1,41), et elle s’écrie : « Tu es bénie entre les femmes ». (ibid. 42).

 

Le Benedictus de Zacharie :

« Et Zacharie son père fut rempli de l’Esprit-Saint et se mit à prophétiser » (Luc 1, 67), ; et à chanter son cantique de gloire à Dieu (68-79)

Au Baptême de Jésus dans le Jourdain par Jean Baptiste, où se manifesta pour la seule et unique fois la très Sainte Trinité dans l’histoire du monde, Jean a devant lui, Jésus, dans les eaux du Jourdain, au-dessus de lui le Saint-Esprit comme sous la forme d’une colombe, et il entend la voix du Père qui proclame son fils Bien-Aimé en qui il a mis toutes complaisances

Baptême de Jésus :

« Au moment où Jésus baptisé se trouvait en prière, le Ciel se déchira. Et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, tel une colombe. Et, du Ciel, vin une voix : «Tu es mon fils Bien-aimé, tu as toute ma faveur » (Luc 3, 21 ; cf. textes parallèles : Matthieu 3, 16, 17 ; Marc 1, 10-11) ;

« Et Jean Déclara : J’ai vu l’Esprit tel une colombe descendre du ciel et demeurer sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais Celui qui m’avait envoyé baptiser dans l’eau m’avait dit : celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit-Saint. Oui, j’ai vu, et j’atteste que c’est Lui, l’Elu de Dieu » (Jean 1, 32-34).

Saint Jean, l’évangéliste, disciple de Jean-Baptiste, et témoin de ses déclarations quitte alors son Maître avec André pour suivre Jésus, l’Elu, de Dieu. En fait, c’est la présence du Saint-Esprit qui indique qui est l’Elu de Dieu !

Le Catéchisme de l’Eglise Catholique déclare en effet :

712 Les traits du visage du Messie attendu commencent à apparaître dans le Livre de l’Emmanuel (cf. Isaïe 6-12)

Un rejeton sort de la souche de Jessé,

un surgeon pousse de ses racines :

sur lui repose l’Esprit du Seigneur,

esprit de sagesse et d’intelligence,

esprit de conseil et de force,

esprit de science et de crainte du Seigneur.

La traduction grecque de la Septante, suivie par la traduction latine de la Vulgate, dédoublèrent le sixième attribut qui donna dès lors « la piété » (traduit dans le lectionnaire liturgique par « affection filiale ») et « la crainte révérentielle de Dieu » ou, mieux, « l’esprit d’adoration ». Ainsi naquit la liste traditionnelle des sept dons du Saint Esprit, attestée en Occident au moins depuis St Ambroise.

Le Catéchisme de l’Eglise Catholique poursuit en ces termes :

713 Les traits du Messie sont révélés surtout dans les Chants du Serviteur (Isaïe). Ces chants annoncent le sens de la Passion de Jésus, et indiquent ainsi la manière dont Il répandra l’Esprit Saint pour vivifier la multitude : non pas de l’extérieur, mais en épousant notre « condition d’esclave " (Philippiens 2, 7). Prenant sur lui notre mort, il peut nous communiquer son propre Esprit de vie.

714 C’est pourquoi le Christ inaugure à Nazareth l’annonce de la bonne Nouvelle en faisant sien ce passage d’Isaïe (Luc 4, 18-19 ; cf. Isaïe 61, 1-2) :

L’Esprit du Seigneur est sur moi,

car le Seigneur m’a oint.

Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,

panser les cœurs meurtris ;

annoncer aux captifs l’amnistie

et aux prisonniers la liberté,

annoncer une année de grâce de la part du Seigneur.

Et, apparaissant à ses Disciples le soir de Pâques, il leur déclare solennellement :

« Comme le Père m’a envoyé, mois aussi je vous envoie. Cela dit, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jean, 20, 21b-23)

Tous ces textes, le récit du Baptême de Jésus, le mot même « esprit », peuvent nous faire penser au Saint-Esprit comme à « quelque chose » « d’irréel », « d’impalpable », comme l’air et le vent,. Pire encore, à une « colombe », un « oiseau », une image donc… Et certes pas à une personne. C’est pourquoi je répète avec insistance ce que je déclarais tout au début : « 

L’Ascension et la Pentecôte sont associées de manière particulière dans la liturgie de l’Eglise, car si le Christ est remonté au, Ciel, c’est aussi, comme il le déclare pour nous envoyer « l'Esprit de vérité lui, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai ditil vous introduira dans la vérité tout entière » et la plénitude de ses Sept Dons.

Et ces jours entre l’Ascension et la Pentecôte, que nous voulons consacrer à la prière et à la méditation, ont pour but précisément de nous faire comprendre les dernières Paroles de Jésus sur la Croix : « Consummatum Est » : « Tout est accompli » : non seulement j’ai apporté le salut au monde entier, mais je lui ai révélé le Mystère de la Vie Intime de Dieu qui est Père, Fils et Saint-Esprit, cet Esprit dont les Apôtres ont reçu les arrhes le soir de Pâques, et qu’ils recevront en plénitude quelques jours après l’Ascension, jour de la Pentecôte

Après que Dieu ses soit révélé comme Dieu Père et Unique, Le Verbe de Dieu, le fils de Dieu se révèle à nous de manière concrète en prenant notre chair, « Et le Verbe s’est fait chair ». Et, remontant dans la Gloire du Ciel, il nous communique la vie même de Dieu et son Amour, par l’envoi de la Troisième Personne de la Trinité : le saint-esprit, que nous devons apprendre à connaître personnellement et à prier, comme nous prions Dieu le Père, et Dieu le Fils.

« Veni Sancte Spiritus, reple tuorum corda fidelium : et tui amoris in eis ignem accende ».

 

« Venez, Esprit Saint, remplissez le cœur de vos fidèles, et allumez en eux le feu de votre amour »