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Nuits Sonores - Gare au lundi matin

Publié le 17 mai 2010 par Thebadcamels
Nuits Sonores - Gare au lundi matin

Alors oui les Bad Camels sont plutôt sensibles au charme des capitales européennes, mais il leur arrive également de s’aventurer en province, même si ce n’est jamais pour bien longtemps. En ce week-end de l’Ascension, les Nuits Sonores étaient organisées à Lyon pour la huitième année consécutive. L’occasion rêvée de profiter de la prétendue douceur du printemps lyonnais. Mais aussi de dérégler complètement son horloge interne… Gare au lundi matin !

Alors cette escapade chez les gones, on en retient quoi ? Que le festival prend un sacré coup derrière la tête quand un froid polaire s’invite à la table. Exit découvertes, apéros, siestes tous estampillés « sonores ». Enfin si, ils sont maintenus. Mais les téméraires se font plus rares, tout le monde guette l’averse (qui finalement ne viendra pas) et l’on comprend rapidement que les fêtards de la veille ont préféré récupérer au chaud, sage décision adoptée malheureusement trop souvent par les Bad Camels durant les trois premiers jours. Révélateur des premiers effets de l’âge et de l’embourgeoisement ?
Le site du festival n’a lui pas pris une ride. Toujours autant à l’abandon, l’ancien marché de gros donne un petit côté Berlin Est à l’événement, le tout à quelques minutes du centre de Lyon. La scène 1 est immense, l'ambiance de la scène 3 plus feutrée et underground (cf. photo). S’y succèderont les têtes d’affiche du festival, de Booka Shade à Vitalic en passant par les Hot Chip ou Paul Kalkbrenner.
Arrêtons-nous d’ailleurs quelques instants sur le cas de cet énergumène allemand à la notoriété grandissante depuis la sortie du film Berlin Calling. Pourtant nouvel ambassadeur du minimalisme, on ne peut pas dire que le personnage fasse dans la sobriété : doutes quant à sa présence, arrivée et sortie de rock star, le tout pour un set sans beaucoup de relief, tout juste ponctué ça et là des titres qui ont fait le succès du divin chauve. Bref, une performance encourageante mais pas vraiment de quoi soutenir la comparaison face aux vieux dinosaures de la scène électronique qui ont encore une fois démontré une maîtrise parfaite du live et une propension à électriser les foules sans comparaison. Je pense bien sûr à ce bon vieux Laurent Garnier, véritable ambassadeur de l’événement, mais aussi à Oxia, tous deux adeptes d’une techno oscillant entre rugosité et spiritualité. Garnier a choisi de présenter à Lyon son nouveau concept Live Booth Sessions, se faisant accompagner de deux acolytes chargés de multiplier les effets lumineux quatre heures durant. Un public complètement transporté dans l’univers du maitre, gesticulant en douceur et partageant l’expérience. Une vraie réussite, comme le seront de nombreux autres sets tout au long du week-end, mais il est malheureusement difficile de tous les évoquer ici.
Et la ville, on la découvre un peu quand même ? La journée, normalement oui, mais pas cette année. Trop froid, désolé. Mais le jeudi soir a également été prévu pour ça par les organisateurs des Nuits Sonores, avec la mise en place d’un parcours – appelé Circuit Electronique – délaissant le site du festival et mettant à contribution l’ensemble des lieux festifs de la ville. Les Bad Camels avaient posé leurs valises à la Plateforme, magnifique péniche des quais de Rhône, où l'on a pu découvrir quelques pépites rameutées par le magazine Tsugi. Et la palme du groupe de petits français qu’on n’attend pas mais qui bluffe toute l’assemblée est revenue aux marseillais - d’accord ils ne sont pas vraiment français - de Nasser qui ont failli faire couler le bateau, tant ils ont su communiquer, voire même hurler, leur énergie débordante aux quelques privilégiés. N’hésitez pas à aller faire un tour sur leur Myspace pour y découvrir le clip du titre Come on.
L'année prochaine, le soleil sera de retour et vous y serez, si le poids des années ne vous rend pas encore imperméable à l’éventualité d’un week-end de débauche.
Un article rédigé par Berles Monchel.

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