Rencontre avec le dieu poète
Ouvrir l'espoir vibrant au son des cent flûtes de cristal,
Chanter les vents solaires noués dans nos entrailles,
Étreindre en l'homme, parfois, l'âme d'un dieu né poète,
Glacer nos sangs crispés, à l'unisson du cri,
Briser les larmes rosées de l'aurore,
Renaître, pure source de jade,
Jaillir, souffle nouveau, à l'oreille du sage, enfin.
La Belle indifférente
Par-delà l'ultime raz-de marée, mes yeux ont bu
Aux sources lointaines du souvenir.
Une plage déserte. Sur l'ourlet crissant de l'écume,
Elles court; son pied est toute éclaboussure, à plat
Contre les galets roses.
Infiniment, de longues ailes crépusculaires enserrent
L'ovale des épaules, jusquà la pointe des omoplates.
Plus tard on l'aperçoit, sur le môle, couleur d'anthracite,
et l'écho de la mer résonne, galop d'un cheval d'écume.
L'asphalte des digues absorbe son souvenir.
Elle s'est enfuie déjà de ma mémoire.
Aux aguets dans le lointain un œil noir
Se fond dans le théâtre désert, où tantôt elle a déambulé,
Pour le seul plaisir de ces yeux de l'ombre.
La mer opaque et tourbillonnante m'engloutit
dans sa solitude gargantuesque,
Je me dissous et m'absous, lorsque les gorgones m'entraînent
Vers la connaissance des pluies antédiluviennes,
qui lacèrent ma peau comme autant de gouttes d'or,
Et me rappellent à la douleur, infinie, de l'absence.
Un extrait dans ma série "Poèmes en vrac", écrit il y a plus de quinze ans, et qui pointe aujourd'hui le bout de son nez chez: http://poesie.webnet.fr/ ...