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Pékins express

Publié le 18 mai 2010 par Didier Vincent

Local heroes


Scène pittoresque de la hollande, à la manière de Vermeer ou de Tati, c'est selon. Le cyclisme est un écosystème à lui tout seul, là-bas. Bon, pratiquant de la chose, je ne vais pas cracher dessus quand même trop. Mais la grégarité anarchique...

Le cycliste urbain n'est souvent qu'un piéton en accéléré ou un automobiliste au ralenti et d'urbain, je ne vois que le cadre (lol). Autrefois le vélo était le symbole du monde ouvrier. Depuis qu'il a adopté la Mobylette, le tiède bobo des villes plates lui a succédé. Tout un symbole.

Une ville de cyclistes comme on voit encore au Vietnam a un côté ruche paisible mais incontrôlable. Le cycliste déteste l'odre : il le contourne, c'est un mouton qui ne suit qu'un berger : sa frivolité. Pédaler est d'un déséquilibre qui autorise le louvoiement poétique, la rhapsodie visuelle. Une ville sans voitures, c'est le rêve de tout cycliste qui éviterait ainsi de mettre honteusement pied à terre à tout moment.

Car, au milieu de la circulation, c'est la peur qui domine. La vigilance. Alors que c'est de poésie bobo dont on parle, de l'air du temps, même s'il n'y a pas tant d'air que ça.

Scène typique car, dès qu'une ville a quelque pente : plus de vélo. La voiture redevient reine. La pluie aussi embouteille. Le vent, la neige, le froid, la paresse sont les ennemis. Mais, dès que la ville s'embouteille trop, les vélos ressortent comme des fleurs ivres, petites monades à roulettes. Et le spectacle d'une petite anarchie libertaire se recycle en ses arabesques, ses entrecroisements improbables, ce butinage folâtre si joliment calibré en une danse enivrante et fluide.


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