Magazine Journal intime

Je macarone (épisode 1)

Publié le 05 décembre 2007 par Anaïs Valente
Ça fait des mois que je les bassine avec ça : pour mon anniversaire, je m’offre des macarons, ces petits ronds colorés et pleins de saveurs diverses qui me font de l’œil depuis des mois dans ma boulangerie.  Et puis, à force d’entendre parler des faaaaaaaaaaaaameux macarons parisiens Ladurée, moi aussi je veux pondre mon billet macarons, tant qu’à faire. 
 
Mais depuis quelques temps, je ne vois plus de macarons en vitrine.  Stupeur et tremblements, que vais-je faire ?  M’informer pardi.  « Bonzour M’dame, zavez encore des macarons ?  Je voudrais les goûter tous pour mon anniversaire, c’est possip’ ? »  Elle me répond par l’affirmative.  « Je reviendrai donc, au revoir M’dame ».  L’affaire est dans le sac, j’aurai des macarons pour mon anniversaire.  De vrais macarons tout beaux tout ronds tout colorés.
 
Puisque je les bassine avec ça depuis un petit temps (« les » se rapportant à mes fidèles collègues, of course, j’ai nommé Moustique l’ex Pétasse et Mostèk l’ex … l’ex rien), je les informe de mes investigations, et je sens comme un petit silence planer sur l’assemblée.  Un petit froid.  Puis une question posée d’un air nonchalant « aaaaah, tu vas donc faire comme prévu, t’offrir des macarons ? »  Seconde question, sur un ton qui sonne faux de chez faux « tu les as déjà commandés, alors, tes macarons ? » (air niais et tout sauf naturel).  Un soupçon nait alors en moi.  J’y pense puis j’oublie.
 
A midi, alors que nous mangeons toujours ensemble, je les vois filer à l’anglaise, sans même un regard, sans même un mot, sans me convier.  Deux glaçons qui veulent échapper à la mort certaine par fonte dans un cocktail n’iraient pas plus vite.  Deux boulets qui veulent fuir le canon non plus.  Ça devient vraiment suspect.  Le soupçon grandit en moi.
 
Elles reviennent de la boulangerie (le soupçon enfle), accompagnées, par hasard, de boss adoré, qui s’écrie immédiatement « tiens Anaïs, c’est pas votre anniversaire ?».  Etant donné que boss chéri n’a jamais souvenance de mon anniversaire (ni de la fête des secrétaires d’ailleurs, ce qui est encore pire, vous l’admettrez), mon soupçon frôle l’obésité.  Comment boss vénéré pourrait-il savoir que c’est mon anniversaire ?  Soupçon soupçon soupçon.
 
Les minutes passent et rien ne se passe.  J’en conclus donc que j’ai extrapolé et imaginé des choooses.  Anaïs, tu ferais une bien piètre Sherlock Holmes.  Tes soupçons étaient infondés.  Bravo la perspicacité.  Va donc acheter tes macarons !  Je me penche pour attraper mon sac, lorsque je vois deux paires de bottes flanquées devant moi.  Je lève la tête et je découvre deux paires d’yeux qui me scrutent et deux paires de mains qui me tendent… un paquet de macarons.
 
Quelle surpriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiise !   What a surpriiiiiiiiiiiiiiiise !   

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