Tabagisme passif

Publié le 19 mai 2010 par Gborjay

Si Gustave Borjay se saisit aujourd'hui de son illustre plume, s'il ose déroger pour quelques précieux instants à ses laborieux travaux d'écriture, c'est qu'il se définit comme un citoyen du monde et que son devoir en tant que tel consiste notamment à apporter un peu de sagesse et d'idéaux à ses concitoyens.

Gustave Borjay a su apprécier les récents efforts du gouvernement pour lutter avec l'efficacité qu'on lui sait contre le tabac. Fermer les bars et restaurants à cette plaie moderne était certes un pas en avant, mais bien faible devant ce nouveau concept qui nous arrive avec tant de bonheur : mettre des images choc sur les paquets de cigarette. L'enjeu était simple, et la décision était la bonne. Même si le bien commun est clair, on ne peut se permettre en cette période de crise de perdre les rondelettes sommes rapportées par la taxation des cigarettes, encore appelées clopes dans les milieux interlopes. Mais la sécurité sociale récolte ce qui est semé, et ce n'est pas moins de plusieurs centaines de milliers de parasites humains cancéreux que l'on récolte dans les établissements de la santé. C'est un gouffre.

Un économiste issu de Sciences Po ou d'HEC, Monsieur Julien H..., a alors judicieusement émis l'idée : gagnons autant en vendant moins ! Taxons plus en distribuant moins ! Pour cela, il faut lever les taxes, ou plutôt laisser en l'état l'évolution annuelle du prix du paquet, et dégoûter davantage de consommateurs, et par le prix et par l'image. D'où cette idée des images.

Pourtant, deux points importants sont à signaler. Tout d'abord, le choix des images aurait pu se permettre d'être plus répugnant, la ministre de la santé elle-même aurait pu donner l'exemple en concédant son droit à l'image pour cette bonne cause, et alors nul doute que l'efficacité de la mesure aurait connu là son paroxysme.

Le second point est simple : tant que nos voisins n'auront pas pris des mesures équivalentes, le tabagisme passif ruinera tout le succès de l'entreprise, il est question ici, vous l'avez sans doute deviné malgré vos capacités bien en-deçà de celle de l'Ecrivain, du nuage de fumée islandais. Une solution pourrait être de taxer massivement les français pour avoir profité passivement du tabac islandais, et ainsi compenser la hausse des cancers qui s'ensuivra.

Sur ce, Gustave Borjay vous laisse méditer en sirotant une eau plate,

Gustave Borjay vous salue.

Islande, la fameuse "clope du soir".