Marre de la "Fête des mères"

Publié le 20 mai 2010 par Mpbernet

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"Bien sûr, maman, je veux t'offrir
Oh, tout ce qui peut te faire plaisir.
Naturellement, pas des trésors,
Non, mais de gros efforts.
Et, cette fois-ci, promis, je vais
Faire mon lit, ranger, m'appliquer;
Eteindre la télévision,
Apprendre par cœur mes leçons,
Etre un modèle d'obéissance...
Mais tout à coup, maman, j'y pense :
Avec un enfant si parfait,
Maman, c'est sûr, tu t'ennuierais."

Je ne sais pas vous, mais moi je commence à saturer des promos et des publicités pour la fête des mères.

Ce matin, justement, je reçois une super pub pour les sacs Vuitton - dont je suis addict depuis 1983 quand j'avais eu à écrire un article sur l'entreprise et que je n'en étais pas ressortie indemne.

Bien sur, quand j'étais petite, j'attachais une très grande importance à cette fête, très religieusement relayée par nos institutrices laïques...Bien entendu, j'ai appris à réciter des "compliments" illustrés de dessins parsemés de cœurs et de rubans...Mais aussi, j'ai discerné avec le temps la récupération mercantile : achats de parfums, de fleurs, de petits ustensiles sensés rendre la vie domestique (et des papas) plus facile, puis la prolifération des fêtes : pères, grand-mères, secrétaires....et puis les jours mondiaux de célébration de La Femme, contre l'homophobie (c'était lundi ) etc....

Aujourd'hui, nul n'est plus dupe mais en ces temps où on doit faire attention à son budget, cela relève de la torture...Ce que je voudrais savoir, c'est ce qu'en pensent les petits enfants. S'ils ont besoin d'un jour particulier et d'une inscription dans le Code de la Famille pour se souvenir des douceurs de la maternité ? Et aussi comment réagissent les petits en attente d'adoption, dans leur famille d'accueil ou leur institution...

Si nos chères têtes blondes - ou brunes - y attachent une aussi grande importance ou si c'est une bonne façon pour les enseignants de faire focaliser les enfants sur un projet (collier de nouilles, presse-papier en pâte à sel...) en cette époque de l'année scolaire où on a plus envie d'aller s'aérer ? Au fait, j'ai toujours dans ma boîte à couture, un coussin à épingles brodé à mes initiales....

Pour les passionnés d'histoire, quelques éléments à méditer sur l'origine de cette célébration....hors temps immémoriaux des Romains, déjà concernés et pourtant pas féministes !

Au  XVème siècle, les Anglais fêtaient le Mothering Sunday, d'abord au début du Carême puis le quatrième dimanche du printemps. En 1908, les Etats-Unis développent la Fête des mères moderne telle qu'on la fête de nos jours, en instaurant le Mother's Day en souvenir de la mère de l'institutrice Anna Jarvis. Aux Etats-Unis, la fête des Mères est célébrée le premier ou le deuxième dimanche du mois de mai. Toutes les maisons sont décorées et les hommes     portent à la boutonnière un œillet blanc qui symbolise l’amour maternel. L'Angleterre adopte cette fête en 1914 puis l'Allemagne en 1923. D'autres pays suivent comme la Belgique, le Danemark, la Finlande, l'Italie, la Turquie et l'Australie....

En France, c’est Napoléon qui évoque en 1806 l’idée d’une journée officielle consacrée aux mères et plus particulièrement aux mères de familles nombreuses. Après la «journée des mères» en 1926, Pétain veut honorer toutes les mères et ériger la fête des mères en fête familiale organisée par les enfants, ce qu'il fait en 1941. Le Maréchal déclare en effet : "La famille est la cellule de la vie française, cellule indispensable et qui a pour objet, par une natalité accrue, de perpétuer la race française». Froid dans le dos, non ?

Ce n’est qu’en 1950 que la fête des mères refait son apparition pour favoriser la natalité. Vincent Auriol, alors Président de la République, fait voter un texte officialisant la fête des mères. « la République française rend officiellement hommage chaque année aux mères françaises au cours d'une journée consacrée à la célébration de la Fête des mères », organisée par le ministère de la Santé avec le concours de l'Union nationale des Familles. Elle en fixe la date au dernier dimanche de mai (sauf si cette date coïncide avec celle de la Pentecôte auquel cas elle est repoussée au premier dimanche de juin), et prévoit l'inscription des crédits nécessaires sur le budget du ministère. Ces dispositions sont intégrées en 1956 au Code de la Famille.

Bon, alors, et au fait, c'est dimanche 30 mai, n'oubliez pas !