Depuis 5 mois nous avons l’extrême plaisir de compter parmi nous un éminent spécialiste des relations humaines, M. Damien HAMON, communiquant de pointe qui assiège la fonction de DRH du groupe.
De même, il n’est pas « enterre » inconnue, car chargé il y’a peu et pour le compte d’un cabinet d’audit d’enquêter sur nombre de dysfonctionnements ayant passablement affecté l’établissement de Toulouse. Et de produire forces recommandations qui ont laissé une trace indélébile parmi le personnel et instauré un climat d’une telle sérénité que nous sommes cités en exemple dans la diaspora des entreprises de doc.
Lors d’une première rencontre avec nous, organisations syndicales, son ton patelin pouvait laisser supposer que nous avions enfin trouvé l’interlocuteur qui allait s’atteler aux chantiers sociaux, toujours repoussés pour indisponibilité de la Direction (et puis dans une économie libérale, ce n’est pas la priorité).
Une première réunion avec les délégués syndicaux fut consacrée à résoudre les difficultés d’interprétation concernant le nombre de jours travaillés dans l’année (pour résumer de manière simpliste un réel problème d’interprétation des textes et de l’accord d’entreprise sur le temps de travail). Avec une version maximaliste, celle de la Direction (le fameux travaillez plus !) et une version minimaliste la notre (« vous nous faîte travailler au-delà de la durée conventionnelle »). Nous avions souhaité également que soient revues rapidement les modalités de décompte et de règlement des heures supplémentaires. Pour ce dernier point pas de réponse. Concernant la première demande nous suggérâmes, compte tenu de la guerre de tranchées des interprétations, de faire appel à un universitaire en droit du travail et qui ferait office de médiateur avec pour mission de dire la loi applicable en l’espèce. Nous avons décidé ce jour-là que la Direction et les syndicats proposeraient chacun une personnalité et que nous déciderions collégialement à qui serait confiée la mission de manière que le litige soit tranché lors de la 1ère réunion NAO le 20 mai. Le soir même les organisations syndicales proposaient le nom et le CV d’un professeur de Droit de Toulouse et le coût de sa prestation, 800 €.
Et le 20 mai M. Damien HAMON, éminent communicant, nous présente le rapport de son expert, choisit en totale concertation avec lui-même et qui avec une parfaite objectivité décide que l’interprétation de M. HAMON est la seule considérée comme véridique par l’expert de M. HAMON. Point de détail anecdotique, mais révélateur, M. HAMON a refusé de nous communiquer dans un premier temps le montant de la consultation (car il a fait appel à un avocat parisien), puis dans un deuxième temps a prétexté ne pas le savoir, pour enfin affirmer ne pas avoir eu de devis (c’est vrai que dans notre société nous pouvons commander des travaux à l’extérieur sans cette nécessaire démarche) et que de toute façon « ça valait au mieux 500 € ». Cet avocat réside dans le 8ème arrondissement de Paris, quartier qui n’est pas vraiment réputé pour ses tarifs « low-cost ». On peut donc affirmer que les 500 € annoncés par M. HAMON vont juste permettre de grassement rémunérer l’appui prononcé de l’index de l’assistante de l’avocat sur le bouton « on/off » de son ordinateur.
Mais hormis cette navrante anecdote nous actons que cette décision unilatérale en lieu et place de la concertation promise révèle :
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Que M. HAMON nous méprise et nous assimile au Tiers-Etat
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Que son beau discours bateau sur le nécessaire dialogue se fissure à la première rencontre.
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Que de toute façon la seule vérité qui vaille est la sienne et exclusivement la sienne.
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Que la confiance réciproque qu’il a souhaité bâtir et pour laquelle nous n’avions pas de préjugé est mort-née.
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Qu’il vient de nous faire la démonstration qu’il ne faut rien attendre de lui selon l’adage « si vous n’avez besoin de rien vous êtes le bienvenu »
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Et qu’il ne nous reste plus que la voie judiciaire pour arbitrer
Rendez-nous M. Franck LAISNE !!!
Pour achever ce propos, un point sur les négociations salariales, car ce fut la 1ère réunion, consacrée aux propositions des parties :
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La Direction propose une enveloppe d’augmentation de 2%, incluant augmentations générales (AG) et individuelles (AI)
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La CGC propose une AG de 2,5 % et une prime de 300 €.
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La GCT demande 300 € d’AG.
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La CGT-FO propose pour :
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les salaires inférieurs à 1.900 € : 3% en AG et 1% en AI
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les salaires entre 1.900 et 2.500 : 2,5% en AG et 1% en AI
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les salaires entre 2.500 et 3.100 : 2% en AG et 1% en AI
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les salaires supérieurs à 3.100 : 1,5% en AG et 1% en AI
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La CFDT propose en AG (la CFDT considère que les AI ne relèvent pas de la NAO mais de la seule appréciation de la Direction, excepté pour la revalorisation de cas énumérés ci-dessous):
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Salaires inférieurs à 1.850 € : 2,5%
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Salaires compris entre 1.850 et 2.450 € : 2,7%, étant donné que cette tranche a bénéficié de la plus faible revalorisation en 2009.
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Salaires compris entre 2.451 et 3.050 : 2,3%
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Salaires supérieurs à 3.051 : 2,1%
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Deux pour cent (2%) d’augmentation individuelle qui devront être consacrés d’une part à diminuer l’écart de rémunération H/F et d’autre part être destinés aux salariés n’ayant pas bénéficié d’augmentation individuelle depuis 3 ans.
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Une prime de transport de 150 € et la revalorisation des indemnités repas (forfait ou chèque restaurant)