Juliette a pris possession de son nouveau "meublé" au 3ème et dernier étage d'une maison bourgeoise du centre ville, dont le propriétaire est un retraité de la gendarmerie.
De l'unique fenêtre, elle a une vue sur les bureaux de la Préfecture.
Un grand placard, un lit confortable, une table et une chaise en bois, un fauteuil, un lavabos avec eau chaude et froide garnissent cette chambre que Juliette trouve à son goût.Quand Erika rentre le soir, elle frappe dans le mur pour lui parler. Certains soirs, Juliette n'entend pas un seul bruit. Son amie est sortie faire des achats ou traîne un peu avec des copains.
Alors Juliette allume sa radio pendant qu'elle prépare son petit repas puis elle mange rapidement et fait sa toilette avant de se coucher.
Bien souvent, elle est éveillée dès 6 heures du matin par les premières voitures et les bus de la ville qui démarrent au feu rouge et qui font trembler les pavés de la rue.
Quand Erika lui demande de venir faire un petit tour avec elle, elles se dirigent vers les rues piétonnes où se trouvent les principaux magasins de vêtements du centre ville. Elles aiment regarder les vitrines en marchant tranquillement et en se racontant leurs journées passées au bureau ou un peu de leur vie.
Un jour qu'elles rentraient à la nuit tombée, une voiture s'arrête à leur hauteur. La vitre du conducteur s'ouvre et un homme se penche alors vers elles en demandant :
- c'est combien ?
Erika lui répond alors, toute surprise :
- Mais... ça va pas ?
- Oh, excusez-moi mesdemoiselles....
Et la voiture repart comme elle est venue.
Elles se mettent alors à courir de toutes leurs forces vers leur logement.
En montant les escaliers, elles s'arrêtent devant une porte au 2ème étage : le propriétaire endormi ronflait, ronflait....
Vite, elles grimpent les marches en retenant leur fou rire.... Désormais, dès qu'elles sortiront le soir, elles passeront en silence devant cette porte et se donneront le bras dans les rues.