Alors que côté vêlage ça ne s’était pas trop mal passé pendant l’hiver, les dernières naissances m’ont donné bien du souci.
Déjà il faut surveiller étroitement les vaches au pré; ce n’est pas si facile qu’à l’écurie où on les a en permanence sous les yeux et qu’on peut les toucher.
Il faut les ramener à l’écurie dès que l’on pense que la mise-bas approche. Pour cela j’ai une technique imparable; Tous les jours, matin et soir je distribue une toute petite quantité de farine dans une auge à l’intérieur du parc. Même pas la peine d’appeler les gourmandes, le bruit du moulin suffit à les faire venir manger leur friandise. Elle ne se méfient pas lorsque je ferme la barrière sur elles.
25 avril : Césarienne. Le veau n’est pas exceptionnel mais trop gros pour la vache. Même avec le véto on n’a pas pu le sortir naturellement. La césarienne est un acte courant mais qui coûte 210 euros quand même.Tout a bien marché jusqu’au jusqu’au 13 mai où j’ai trouvé le veau crevé, juste après avoir tété,certainement d’un crise cardiaque
26 avril: j’aide une vache à mettre-bas, aide facile comme on dit. Seulement le veau est légèrement handicapé des pattes avant. Il marche sur les boulets (voir photo), pieds repliés. Cela a duré plusieurs jours. D’abord un pied est revenu normal. J’étais prêt à faire plâtrer l’autre mais j’ai mis le veau au pré et tout est rentré dans l’ordre.
27 avril/ Nouveau vêlage. Le veau, une femelle s’engage bien, avec une légère traction, mais reste bloquée aux hanches. Bloquée pour de bon. Après avoir tout essayé je décide de tirer, fort ,très fort., conjuguant mes tractions avec les efforts de poussée de la vache qui met pourtant du sien. Le veau finit par sortir mais le lendemain je ne peux que constater que le veau, une mulotte, a la cuisse démolie. Je lui faits une attèle qu’un rebouteux m’avait enseigné il y a bien longtemps: un collier autour du cou, un petit collier au pied, un sandow qui relie les deux. Ce dernier empêche la patte de partir en arrière et la ramène automatiquement vers l’avant si le veau veut marcher. Ce dispositif m’ a sauvé bien des veaux mais celle ci est trop atteinte. Elle va finir en veau de boucherie. J’ai pourtant eu un sacré boulot pour la faire téter jusqu’à temps qu’elle puisse se mettre debout.
5 mai: en fin de soirée une génisse attardée commence à avoir des contractions. Elle va me tenir éveillé une bonne partie de la nuit car ce n’est que vers 4 h du matin que je peux la fouiller. Le veau de taille normale se présente le « cul le premier » en fait les pattes arrière les les premières, et sur une génisse, ça ne pardonne pas,je suis bon pour la césarienne. D’ailleurs je n’attends pas le véto pour tout préparer.Je n’avais encore jamais vu un veau sortir de cette manière. C’est très spectaculaire. Quand il est léché et sec j’essaie de le faire téter mais il ne se tient pas debout. Ses jarrets en position étendue dans le ventre de la vache sont droits, voire pliés en sens contraire. C’est du travail pour le faire téter pendant plusieurs jours. En général les pattes reprennent un forme normale au bout de quelque temps. Là encore c’est au pré que tout va s’arranger.
16 mai- 21 mai. La, c’est une autre histoire. On devait partir dans le midi chez les enfants pendant le week-end de l’ascension. Mais quelques jours avant 2 vaches commencent à présenter les symptômes d’un vêlage imminent. Je décide d’annuler le voyage. Pour rien en fait car la 1ère va vêler 2 jours après la date de retour prévue et l’autre 6 jours . C’est rageant mais ce n’est pas une science exacte et je ne voulais pas prendre le risque. Le voyage aurait pu me coûter cher. Surtout qu’il fallait être là; une s’est relevée alors que le veau était à moitié sorti. Pas facile d’installer la vêleuse avec le veau hurlant pendu au cul de la vache qui remue dans tout les sens cherchant le veau qu’elle croit né. La seconde n’a pas voulu se coucher. Quand j’ai vu qu’elle allait expulser le veau en position debout, que la tête sortait, j’ai vite mis la vêleuse pour aider et heureusement car ce n’était pas un petit et j’ai du tirer fort. Pour couronner le tout,ces 2 derniers faits ne sont pas très futés et n’arrivent pas encore à se nourrir seuls
Aujourd’hui, dimanche de Pentecôte après midi, devinez quoi? encore une césarienne Après-midi foutu pour la sortie prévue
Quand je vous dis qu’on ne fait pas un métier facile!
A bientôt.