Les journaux du matin titraient tous sur la fête qui avait dégénéré et les bandes qui avaient ravagé les commerces du centre ville. Le commissaire Clouseau était chargé de mettre la main sur les organisateurs afin de déterminer leurs parts de responsabilité et de fixer, d'une manière ou d'une autre, un moyen de réparer les torts causés à la ville et à ses habitants. Dans la matinée, son équipe de bras nickelés avait arrêté et mis en garde à vue une dizaine de jeunes gens, tous suspectés d'avoir participé à l'organisation de cette grande soirée.
Ils étaient là dans le hall du commissariat, menottes aux poignets, lésions et hématomes au visage et aux bras, vêtements en lambeaux. Tous avaient ce sourire benêt et ce regard complice lorsqu'ils se lorgnaient du coin de l'oeil. Après quelques heures d'interrogatoire, le commissaire Clouseau dut les remettre en liberté faute de preuve à retenir contre eux. A la vérité, l'organisation de la soirée ne prévoyait pas une telle dégénérescence et tous s'accordaient pour dire qu'une seule et même personne, extérieure au groupe, avait effectivement exhorté les jeunes gens rassemblés à tout casser sur leur passage.
****