« Quatre-temps, Vigiles jeûneras »
C’est un Commandement de l’Eglise ! Comme les autres Commandements, il oblige, les Pasteurs d’abord à en informer les fidèles, et les fidèles à s’y conformer avec foi, dans un esprit d’obéissance, et dans un esprit de repentir de leurs fautes.
Les Vigiles ? Elles ont toutes disparues ? Pourquoi ? Personne ne l’a dit. Et pourtant, chaque Vigile comprenait jeûne et abstinence, et les textes du Propre de la Messe préparaient à la Fête célébrée le lendemain. Comme la Vigile de l’Assomption par exemple.
Les Quatre-temps ? Qui sait encore ce que cela veut dire ? Eux aussi, ils ont disparu du jour au lendemain, sans souffler mot. Et personne n’a protesté.
Depuis quelques années, les Quatre-temps ont fait une rentrée discrète (oh combien discrète) dans certains « Ordos »diocésains. Un Ordo, est un livre pour indiquer aux prêtres, aux paroisses, les fêtes du calendrier liturgique, et certaines rubriques à respecter, selon l’importance de la Fête.
Cette année, l’Ordo du Diocèse de Rome invite vivement les pasteurs à « redonner vie » aux Quatre-temps, par un effort de prière et de pénitence, qui peut comprendre le jeune et l’abstinence de viande ce mercredi 26 mai, le vendredi 28 mai, et le samedi 29 mai. Des prières sont prescrites à la fin du Missel Romain. Un pas en avant est fait par rapport à l’année précédent qui disait : « ON PEUT ».Cette année, « L’EGLISE INVITE VIVEMENT LES PASTEURS A REDONNER VIE » « Ravvivare !) à cette Usage Liturgique ancien.
Mais quel prêtre lit l’Ordo diocésain, et organise les prières prescrites ?
Jamais je n’ai vu aucun prêtre célébrer la Messe Quatre-temps (où se trouve-telle dans le Missel Romain ?), ni même réciter les prières prescrites. Ils ne savent plus ce que c’est ; cela leur apparaît comme une dévotion ancienne, qui n’est plus de mise aujourd’hui. Mais, au moins, les Quatre-temps ont fait leur réapparition. Quelqu’un y a pensé, certainement, pour rester bien ancré dans la Tradition de l’Eglise. C’est un premier pas. Merci d’y avoir pensé !
EN EFFET, la liturgie romaine connaît depuis très longtemps, à côté du cycle annuel, un cycle trimestriel, en ce sens que, à chacune des quatre saisons de l'année, il y a une semaine particulièrement distinguée dite des Quatre-temps. Trois jours de cette semaine, le mercredi, le vendredi et le samedi, sont fixés comme jours de jeûne et pourvus d'un formulaire propre, qui montre encore des traits antiques.
Il nous reste du Pape saint Léon le Grand une série de sermons pour les Quatre-temps. Le dimanche qui précède la semaine des Quatre-temps, il parle de la signification de la pénitence et du jeûne, et il termine par cette invitation : « Nous jeûnerons donc le mercredi et le vendredi, quant au samedi nous veillerons tous ensemble près de saint Pierre ».
L'Église Romaine a donné à cet usage une empreinte nouvelle. Nous pouvons distinguer trois éléments dans les Quatre-temps : les Quatre-temps étaient des semaines de recueillement spirituel revenant une fois tous les trimestres. Aussi, durant ces semaines, on jeûnait plus rigoureusement et au jeûne était jointe la prière. On devait aussi pratiquer avec une ferveur particulière les œuvres de miséricorde et donner aux pauvres ce qu'on avait épargné par le jeûne.
Et les Evêques, que disent-ils, que font-ils, comme Pasteurs de leur troupeau, et plus spécialement de leurs prêtres : Ont-ils lu le Cæremoniale episcoporum, de 1984 ?
Voici ce qu’il déclare (1984, nous sommes déjà loin de 1969 !)
Cæremoniale episcoporum, 1984
381. Aux Rogations et aux Quatre-temps, l'Église a coutume de prier le Seigneur pour les divers besoins des hommes, en particulier pour les fruits de la terre et les travaux des hommes, et de lui rendre grâce publiquement.
382. Afin que les Rogations et les Quatre-temps puissent être adaptés aux divers besoins des lieux et des fidèles, il faut qu'ils soient réglés, en ce qui concerne le temps et la manière de les célébrer, par les Conférences des évêques.
C'est pourquoi, en ce qui concerne la durée de leur célébration, la répartition de celle-ci sur plusieurs jours, leur périodicité au cours de l'année, les normes doivent être établies par l'autorité compétente, eu égard aux nécessités locales.
383. Il est bon que, dans chaque diocèse, compte tenu des circonstances et des coutumes locales, l'évêque veille avec soin à ce que l'on trouve un bon moyen d'observer la liturgie des Rogations et des Quatre-temps, et à y faire place au ministère de la charité : ainsi la piété et la dévotion du peuple de Dieu seront-elles favorisées, et l'intelligence des mystères du Christ augmentera.
Les Semaines des Quatre-temps sont fixées comme suit
- Semaine qui suit le 1° Dimanche de Carême
- Semaine de l’octave de la Pentecôte (l’Octave a été supprimée, -pourquoi ? - mais la Semaine est maintenue !)
- Semaine suivant l’exaltation de la Sainte Crois (14 septembre)
- Semaine suivant le 3° dimanche de l’avent
C’est pourquoi je ne saurais mieux faire, comme le fait l’Eglise, qu’inviter prêtres et fidèles, à retrouver cette pratique de l’Eglise, le jeûne et l’abstinence de viande, salutaire pour notre salut, pour notre protection, pour notre purification et pour notre sanctification.
Pour demander la protection de Dieu durant la saison de l’été, qui voit « l’exode » des foules et de nombreux fidèles, qui oublient la pratique du Dimanche et la prière quotidienne. Dieu est « mis en vacances »
Que ces Quatre-temps d’été soient l’occasion de demander humblement sa protection sur la nature elle-même, créée dans l’ordre, mais soumise depuis un certain temps, par l’incurie et l’orgueil de l’homme, à sa propre destruction, à la destruction des cultures, en raison des cataclysmes "naturels".
Qu’ils soient l’occasion de prier pour le monde secoué par la famine, les maladies, les guerres, et qui sait : il suffit d’écouter les informations… pour demander avec insistance au Seigneur qu’il nous donne la paix, tellement menacée en ces temps, en ces jours particulièrement.
Qu’il protège nos familles de la corruption, de la division, de l’abandon de Dieu ; et le monde, de l’immoralité galopante, du massacre croissant des innocents, tués cruellement dans le sein de leur mère (70 millions d’avortements officiels déclarés dans le monde chaque année !)
Que, par nos prières, nos sacrifices, nos pénitences et nos jeûnes, Dieu puisse convertir le monde qui est tombé dans les mains du Prince de ce Monde, de Satan, de Lucifer, et qu’Il nous délivre de ce Père du Mensonge qui ne veut que nous détruire.
PARCE DOMINE, PARCE POPULO TUO,
NE IN AETERNUM IRASCARIS NOBIS
Epargne, Seigneur, Epargne ton peuple
Ne t’irrite pas contre nous pour l’éternité