Vous revoir

Fouler le sable doux d’une plage sous une pluie fine, sans aucun vent. Observer la complainte des vagues qui viennent mourir sur la grève. Croiser quelques couples en promenade se tenant la main comme des gosses. La partie de foot là-bas à côté du terrain de volley. Fumer sa clope les yeux rivés sur l’horizon. Repenser à ce premier week-end ici en passant devant le phare. Contempler le vol gracieux des mouettes. Alors que la pluie redouble, se réfugier sous les grands pins maritimes. Retrouver l’odeur légère des bois côtiers. Déambuler au milieu de ce labyrinthe d’épines, des grosses gouttes d’eau qui éclatent sur l’humide t-shirt. Traverser la route, rejoindre le chemin de terre et de sable. Pousser la porte du jardin. Rejoindre la table de ping pong et la couvrir d’une bâche. Rentrer dans la maison, prendre les trois valises dans l’entrée, fermer la porte à clé. Monter dans la voiture. Surtout, ne pas se retourner.

Elle est partie. Beaucoup trop tôt. Tu n’as plus que tes souvenirs. Tu mets son CD préféré dans l’autoradio. La voiture démarre. Un bouquet de roses. Le dernier. Une heure plus tard, l’herbe coupée, les stèles alignées. La pluie, toujours. Et son souvenir, toujours.

Dernier album de Beach House, tout fin, tout léger. Mon meilleur compagnon dans cette terrible épreuve qu’est la dernière ligne droite dans la rédaction d’un mémoire. Chaudement recommandé!