J’ai été tenté de demander à Madame Orange avec qui j’ai été rigoureusement impolie qui avait été éliminé de « la Nouvelle Star », mais je crois que tout le monde l’ignore à Bangalore (cette localisation exotique me fait toujours songer à Rory personnellement…). Je l’ai même soupçonnée de me retenir au téléphone avec « son test » sur un machine débranchée, alors qu’il doit s’agir de la procédure standard.
Mais telle Mylène, je m’en fous, ma tête est encore au pied du château d’une certaine princesse et fait la fête avec « la nouvelle génération ». Je suis prête à participer à un « tellement vrai » sur les additions les plus risibles, même si je persiste à penser que même à 33 ans, quand on aime, on ne compte pas. En plus, à ma décharge, jamais personne ne m’a vue me compromettre avec des oreilles ou un chapeau. Je suis accro à Mickey, mais sobre…
Voici en presque 24 heures chrono, le récit de mon séjour….
5h00 : En sortant de chez moi, je shoote dans un crapaud mort. Quel sinistre présage à quelques heures de mon arrivée dans un endroit justement féerique !
7h30 : Le sosie de Jérémy Michalak, le grand comédien du « groupe » de France 2 prend place à quelques centimètres de moi, de l’autre côté du couloir du wagon 16 dans le TGV. Il semble immédiatement fascinée par ma femme et moi, et un rien timbré.
9h30 : Tout excité, ce garçon qui me voit ouvrir un œil me demande si le badge là est à moi. Quel badge, me direz-vous, je me pose la même question. Philippe, chef de bord de son état, a perdu son insigne sur moi, j’ignore comment. Ne m’appelant pas Philippe et n’ayant pas encore endossé de hautes responsabilités à la SNCF encore, j’affirme au sosie timbré de Jérémy Michalak que non ce badge ne m’appartient pas. Il se lance donc à la poursuite du contrôleur pour le lui rendre.
10h25 : Le faux Jérémy descend à Saint Pierre des Corps et nous sommes soulagées.
11h54 : Plus de six heures après notre départ, fraîches comme des roses, nous posons le pied en terre disneyenne. Bon, ok, à Marne-la-Vallée Chessy…
12h30 : Nous mangeons vite fait dans le Starbuck du Disney Village histoire de reprendre des forces avant d’attaquer le combat.
12h50 : Mon sourire fend largement mon visage, je remonte Main Street, la vie est belle…
12h51 : Je blêmis, le petit train de la mine est en rade, comme les pirates et l’attente est longue pour le Star Tour.
12h52 : Je reprends du poil de la bête. Nous allons quérir un fast-pass pour le petit train, qui a été remis en branle depuis, puis nous enchaînons avec la première attraction, la maison hantée.
13h10 : Un petit tour de Pirates…
13h30 : Grâce au fast-pass, nous zappons la queue et vive Big Thunder Mountain
14 h00 – 17 h00 : Nous enchaînons ensuite sans encombre les attractions… Je redécouvre le Star Tour, qui sera bientôt rénové, et la nausée qu’il provoque immanquablement chez moi. Tant pis, j’adore les clins d’œil à Star Wars et les sensations fortes qu’il me procure. Nous traînons dans les boutiques. Nous nous photographions allègrement. Nous refaisons le petit train grâce à un fast-pass.
17h00 : Encore vaillantes, nous nous lançons à l’assaut du deuxième parc pour réaliser mon rêve : enfin faire un tour de crush-coaster. L’attraction est en panne. Il y a du monde dedans, autant dire que damned tout est encore à refaire. De dépit, nous nous replions sur la tour de la terr, non, le roller coaster d’Aero…, non, nous préférons les tapis volants d’Aladin.
17h30 : Ces sensations fortes nous ont épuisées, nous nous replions vers l’hôtel et nous découvrons avec surprise que nous avons hérité d’une chambre avec vue plongeante sur le lac et le Bay Club.
18h10 : Il n’y a pas de vestiaires privatifs dans la piscine de l’hôtel New York chez Mickey. Il faut donc se désaper avec plus ou moins de pudeur dans une ambiance très « union libre » - l’émission sur l’Europe de Christine Bravo – devant ses congénères européennes. Qu’importe, la piscine est ouverte et chauffée. Nous nous affalons finalement sur un transat et nous soufflons enfin.
19h00: Nous allons manger dans le restaurant le plus sauvage de Disney Village sous le regard d’un éléphant ombrageux. Dans un style très « Gilmore girls », une mère et sa fille américaines dînent à nos côtés. La plus jeune des deux porte un tee-shirt siglé kapa – phi – delta. Ma femme menace de tarter le prochain chiard qui la bouscule pour tripoter la trompe de l’éléphant. La Lorelai Gilmore blonde lui jette un regard totalement approbateur, elle parle donc français…
20h20 : Aucune gifle à déplorer, nous rentrons nous coucher, enfin comater devant « Pékin Express ». Mathieu et Cécilia sont imbattables et les amoureux du web, impayables.
22h10 : Nous sombrons dans le sommeil.
6h25 : Le réveil sonne. Si on veut bien s’amuser, il faut se lever tôt.
7h00 : La journée débute avec l’attraction favorite de ma femme : le buffet de petit déjeuner pantagruélique de l’hôtel.
8h00 : Repues, nous nous dirigeons vers le parc.
8h10 : Je daigne monter sur les cheveux du Carrousel de Lancelot, et nous enchaînons avec Peter Pan par deux fois, puis les tasses.
9h00 : Je tente d’enregistrer la ritournelle entêtante des petites poupées de « it’s a small world » dans le but inavouable d’en faire ma future sonnerie de mon portable. Mon plan échoue… Ma femme qui l’apprendra en lisant ses lignes va s’en féliciter doublement du coup.
9h20 : Nous rendons visite au dragon du château. Seules en sa compagnie dans son antre, nous croyons l’espace de quelques secondes qu’il est réel. Des européens gueulards rompent la magie.
9h30 : Après un passage indispensable, le huitième de la matinée, aux toilettes, nous nous rendons à toute allure dans « l’autre » parc pour, je l’espère, enfin étrenner le crush coaster.
9h40 : Il y a déjà la queue à l’extérieur…
9h40 et 40 secondes : Non, ouf, en fait l’attraction n’était pas ouverte encore.
9h41 : Je fonce dans le tas et ça y est, je découvre ENFIN l’attente pour le Crush Coaster. Les deux geeks devant nous s’amusent à effrayer ma femme.
9h54 : Les deux geeks en ont pour leur argent. Ma femme hurle à s’en casser la voix dans sa carapace. L’attraction est au-delà de mes espérances.
10h09 : Après une pause au pied de la tour de la terreur, nous rentrons dans le « vrai » parc.
10h15 : Le petit train est en rade pour changer. Nous nous rabattons sur la maison hantée. A notre sortie, nous fonçons chez les Pirates.
10h50 : Big Thunder Mountain refonctionne, nous prenons un fast-pass qui marquera la fin de notre aventure.
11h00: Nous prenons en photo Bourriquet et Coco Lapin, puis nous mangeons un panini avant de nous rediriger vers « Frontierland ».
12h20 : Un petit tour sur le Mark Twain pour patienter…
12h40 : Notre dernier tour de Big Thunder Mountain marque la fin du voyage féérique. Atomisées de fatigue, nous nous dirigeons vers la dernière attraction de la journée : six longues heures de TGV…
20h50 : Je constate que la live-box a rendu l’âme.
Désormais, je suis officiellement une pro du parc. Nous avons réussi grâce à des timings parfaits à nous jouer du monde. La foule était quand même assez importante pour un jour de semaine, mais rien de comparable toutefois aux vacances d’été par exemple. La réussite d’une visite chez Mickey tient vraiment à l’organisation : prendre les bons fast-pass, faire les bonnes queues… Personnellement, je refuse de patienter plus de 30 minutes pour une attraction. C’est épuisant, surtout quand il fait chaud, et frustrant. Les heures de magie en plus pour les personnes qui séjournent dans un hôtel permettent justement de parer au problème de l’attente. A 8 heures du matin, Fantasyland est vide, l’occasion de faire et de refaire les tasses, Peter Pan, ou Dumbo. Discoveryland est également partiellement ouvert et les plus téméraires peuvent en profiter pour faire et refaire Space Mountain, également accessible.
Nous avons également découvert le train circulaire, qui permet d’aller à un point à un autre du parc sans s’épuiser, malheureusement comme pour le reste, il faut faire la queue…
Si je voulais être provocatrice, je vous déconseillerais d’emmener vos enfants chez Mickey. En 24 heures, je n’ai pas croisé un bambin souriant et heureux d’être là. Ils sont perpétuellement frustrés de ne pas avoir eu le ballon, la glace, d’attendre… Ils ont chaud, faim, soif…Les parents excédés deviennent horriblement agressifs. Bref, il n’y a guère que les lesbiennes qui sourient chez Mickey. Je le sais d’autant mieux que j’ai croisé nos doubles en allemandes, vieilles et obèses, qui semblaient aussi joyeuses que nous.
Au niveau des attractions, le Crush Coaster est un véritable enchantement, à la fois très beau et extrêmement spectaculaire. Il surclasse désormais très légèrement dans mon cœur Big Thunder Mountain. Je conseille également les attractions sympathiques et sans grande attente que sont la maison hantée et les pirates. Pour se reposer, un petit tour sur le gros bateau blanc qui évoque « Tom Sawyer » et qui est d’ailleurs baptisé le « Mark Twain » ou un voyage en train circulaire permettent de prendre l’air loin du bruit de la foule. Au petit matin, tous les manèges de Fantasyland et Peter Pan en priorité sont à faire.
En vieillissant, je suis de moins en moins accro aux très grosses attractions que sont Space Moutain – je suis ressortie de mon dernier voyage vers la lune couverte de bleus ce qui m’a calmée durablement – ou l’ascenseur de la terreur, mais c’est une question de goûts et de couleurs. Enfin, pour les amateurs de kitsch, je recommande chaudement « it’s a smallworld ».