Il y aurait bien, parfois, dans l'idée d'écrire, une tentation de ménagère : faire disparaître la crasse du monde. Le texte fait éponge : frotté au réel, il s'imprègne, absorbe tout ce qui est dégueulasse. Le jus qui sort quand on essore, ce n'est pas très ragoûtant, mais au moins on a la satisfaction du travail bien fait. Les épanchements, les bavures, les impuretés, tout ça retiré, écoulé dans un récipient prévu à cet effet.
La ménagère sait bien, de plus, que son travail n'est jamais définitif, et que demain encore, il faudra accepter de passer l'éponge.