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Antonioni

Publié le 07 décembre 2007 par Filippo Zanghi
J’ai vu récemment plusieurs films d’Antonioni. Ce qui m’a frappé, c’est la récurrence de paysages entre deux eaux.
Un canal, un pont, des gens qui travaillent et puis personne.
La tribune vide d’un hippodrome ou d’un vélodrome, un chemin de halage, rendez-vous d’anciens amants.
Un village, une usine.
Une villa cossue, une jeune femme en sort, au loin des barres.
Un château, des chevaux, des immeubles au travers de la forêt.
En Sicile, un village fantôme, des courbes modernes. Rusticité, géométrie.
Ça me frappe, parce que j’étudie cela. Prestige intellectuel de l’ambivalence.
Ça n’a rien à voir: une interview du maître, il dit «vous n’imaginez pas comme elle est médiévale», il entend la société, là-bas, les attardés, cent hommes reluquant une actrice.
Dans L’Avventura, je reconnais la gare. J’imagine: le maître tourne la scène. Au même instant, à cinq cents mètres à vol d’oiseau, les paysans.
Parce que les attardés, ça se passe dans une ville. Alors, les paysans, on n’imagine même pas…
À l’origine de mon projet, tout ce qui sépare les représentants de trois générations. Et là, déjà, entre Antonioni et les grands-parents, trois, quatre ans de différence – mais des années-lumière.

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