

Je prends le chemin de traverse, la départementale 78. J'ai roulé assez longtemps, je dirais à peu près une trentaine de kilomètres, sans jamais croiser ni routes, ni maisons, ni panneaux. Et sans m'inquiéter plus que ça. le mal n'existait pas. Puis, loin devant moi j'ai vu un type traverser la route. C'était assez loin, je me figurais qu'il aurait traversé la route le temps que je sois à sa hauteur donc je n'ai pas ralenti. Mais il s'est arrêté au milieu de la route et m'a fait face. Alors j'ai décéléré doucement et alors que j'arrivais près de lui il est passé sur le côté de la voiture qui roulait au pas et il s'est mis à marcher au pas, à côté de moi, sans un mot ni un regard.

J'aurais du reprendre une allure normale et continuer ma route mais j'étais intrigué par l'homme. je me suis arrêté et je suis sorti de la voiture. Il continuait à marcher alors j'ai couru pour le rattraper. Avant que j'arrive à lui il s'est retourné et m'a flanqué un violent coup de poing dans la figure et je suis tombé, évanoui. Je me suis réveillé dans une pièce sombre, humide, bétonnée, deux paillasses à même le sol avec une grosse couverture, une veille table rudimentaire et deux chaises de celles qu'on trouve dans les écoles. Je suis assis à cette table à cet instant. Dans un coin de la pièce se trouvait un autre homme.

On n'a jamais échangé un mot. Alors que je reprenais mes esprits, deux hommes encagoulés sont entrés, l'ont emmené, sans qu'il se débatte, et ont refermé la porte derrière eux. J'ai hurlé, tapé sur les murs, la porte, fracassé une chaise contre les barreaux qui ouvraient sur ce qui semblait être un jardin de cerisiers. C'est la troisième floraison à laquelle j'assiste. Je n'ai depuis parlé à, ni entendu, personne. On m'amène à manger tous les jours, pendant que je dors. Et si je ne dors pas, je n'ai rien à manger. Si vous lisez ceci, venez me cherchez. Départementale 78.
****better enjoyed with Bernard Hermann's North by Northwest Theme
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