Magazine Bd & dessins

Vingtsept

Publié le 31 mai 2010 par Rafetnol
VINGTSEPTJe n'aurais jamais du emprunter cette route. Je ne suis même pas capable de me souvenir pourquoi je m'y suis engagé. Il était tard. Tard mais il faisait encore jour, c'était le début de l'été. Il faisait un temps magnifique et c'était comme si absolument rien de mal ne pouvait arriver. Voyons les choses en face, rien de mal ne peut arriver sur terre, le mal n'existe pas, c'est une invention du cinéma américain. Enfin c'est ce que je croyais avant de prendre la départementale 78. C'était les vacances, je me suis dit je vais flâner un peu, camper sauvage, les autres m'attendront bien jusqu'à demain, j'étais au volant de ma vieille peugeot, tout allait pour le mieux. VINGTSEPT
Je prends le chemin de traverse, la départementale 78. J'ai roulé assez longtemps, je dirais à peu près une trentaine de kilomètres, sans jamais croiser ni routes, ni maisons, ni panneaux. Et sans m'inquiéter plus que ça. le mal n'existait pas. Puis, loin devant moi j'ai vu un type traverser la route. C'était assez loin, je me figurais qu'il aurait traversé la route le temps que je sois à sa hauteur donc je n'ai pas ralenti. Mais il s'est arrêté au milieu de la route et m'a fait face. Alors j'ai décéléré doucement et alors que j'arrivais près de lui il est passé sur le côté de la voiture qui roulait au pas et il s'est mis à marcher au pas, à côté de moi, sans un mot ni un regard.VINGTSEPT
J'aurais du reprendre une allure normale et continuer ma route mais j'étais intrigué par l'homme. je me suis arrêté et je suis sorti de la voiture. Il continuait à marcher alors j'ai couru pour le rattraper. Avant que j'arrive à lui il s'est retourné et m'a flanqué un violent coup de poing dans la figure et je suis tombé, évanoui. Je me suis réveillé dans une pièce sombre, humide, bétonnée, deux paillasses à même le sol avec une grosse couverture, une veille table rudimentaire et deux chaises de celles qu'on trouve dans les écoles. Je suis assis à cette table à cet instant. Dans un coin de la pièce se trouvait un autre homme.VINGTSEPT
On n'a jamais échangé un mot. Alors que je reprenais mes esprits, deux hommes encagoulés sont entrés, l'ont emmené, sans qu'il se débatte, et ont refermé la porte derrière eux. J'ai hurlé, tapé sur les murs, la porte, fracassé une chaise contre les barreaux qui ouvraient sur ce qui semblait être un jardin de cerisiers. C'est la troisième floraison à laquelle j'assiste. Je n'ai depuis parlé à, ni entendu, personne. On m'amène à manger tous les jours, pendant que je dors. Et si je ne dors pas, je n'ai rien à manger. Si vous lisez ceci, venez me cherchez. Départementale 78.
****better enjoyed with Bernard Hermann's North by Northwest Theme
****

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Rafetnol 569 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines