Magazine Journal intime

de la charité 3-XX

Publié le 08 décembre 2007 par Moinillon
En général, les pensées passionnées tantôt excitent dans l'âme la partie concupiscible, tantôt bouleversent l'irascible, tantôt obscurcissent la raisonnable. Le résultat, c'est l'aveuglement de l'esprit pour la contemplation spirituelle et pour l'envol de la prière. C'est pourquoi le moine, et particulièrement le solitaire, doit surveiller exactement ses pensées pour en reconnaître et supprimer les causes. Et voici comment les reconnaître : quand des images de femmes, auxquelles se mêle la passion, excitent la puissance concupiscible, la cause en est l'intempérance dans le boire et le manger, jointe à de fréquents entretiens, que rien ne justifie, avec des femmes ; la suppression de ces causes s'obtient par la faim, la soif, les veilles et la solitude. Quand la puissance irascible, à son tour, se trouble au souvenir passionné d'offenses reçues, la cause en est l'amour du plaisir, la vanité, l'attachement aux objets matériels. (Car ce qui afflige l'homme qui n'a pas la liberté intérieure, c'est d'en être privé ou de ne pouvoir les atteindre.) La suppression de ces causes s'obtient par le mépris — un mépris absolu — de ces bagatelles, par amour pour Dieu.
Troisième centurie sur l'amour

Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine