Le rêve de Saba

17 mai 2008
jE...
Une grande lumière grise, puis le silence.
Depuis mon lit je vois les arbres se secouer mollement sous une petite pluie crachine. Une seconde avant j'entendais ton rire fou s'enfuir par l'escalier. Et maintenant ? Les petits oiseaux qui apportent quelques couleurs à cette aube chagrine. Il est 6h00.
J'ai l'impression d'avoir échappé à un grand malheur...
tU...
Une grande fiesta, pleine d'inconnus, chez moi.
Tes amis surement, en tout cas ils se ferment comme des huîtres à mon approche. Je ne suis pas à niveau, je ne suis plus au niveau depuis quelques années déjà. Il ne me reste plus qu'à me fuir dans le caniveau comme le plus rat des animaux. Non, cela te ferai trop plaisir. Te ? Plaisir ? L'animosité remonte comme la mousse d'une bouteille de champagne maltraitée. Cette fête qui ne cesse, ces inconnus qui profitent de toi, et moi qui hère et préfère monter dans ma tour d'ivoire, laisser la bassesse, approcher les cieux.
nOUS...
Une pièce, ronde, au sommet de ma tour, pleine de rien, avec un peu de moi sur un fauteuil.
Et toi qui entre accompagnée de deux sbires hilares. Regarde mes nouveaus seins, regarde, regarde ! J'imagine deux pommes de discorde cachées sous ton pull noir, j'imagine les nuits ou tu jouissais dans les bras d'autres hommes pour les faire murir. J'explose. Laisse moi, va-t-en ! Et tu repars éclatant d'un rire insouciant et méprisant, descendant l'escalier telle une reine de Saba : belle, majestueuse, oubliant le commun des mortels.
Je veux mourir de chagrin.
Je veux faire souffrir tout ceux qui s'amusent avec toi.
Je veux me noyer dans leur douleur.
Je  m'approche de la fenêtre qui s'ouvre sur le matin grisonnant, qui s'ouvre sur le vide attirant.
Je me jette pour m'envelloper de cette grande lumière grise.
Je...