"Avec lui, on se trouvait en présence de Quelqu'un, à mi-chemin entre Dieu et les hommes. Par sa présence même, on accédait presque naturellement au mystère de Dieu, à l'absolu" (Abbé Pierre)
Lire ZUNDEL, vous fait entrer par la raison, dans une nouvelle façon de penser Dieu.
Pour moi, c’est vertigineux et lumineux… Je suis capable, avec toutes mes questions aussi bien existentielles que scientifiques, d’entrer – accompagné de Zundel -dans la simplicité de l’Evangile pour y trouver la subtilité nécessaire à mon esprit compliqué… Je sais, je ne suis pas simple… Mais le petit humain, que je suis, du XXIème siècle, aurait tendance à aborder le message religieux par sa caricature : - la peur de mourir, - la crédulité,- le fanatisme, - les interdits, - l’opium du petit peuple …etc.
A toutes ces passions correspondent une image de dieu, qui parfois a servi d’étendard ; il faut le reconnaître… !
Zundel, lui n’est d’aucun siècle, il est du temps de l’Evangile, d’un Autre Temps, celui de l’Homme en devenir… Zundel est du temps de Jésus vivant dans l’éternité… Aussi, Zundel est un véritable maître spirituel.
Zundel nous rappelle que « Jésus était le suprême danger, pour Israël, si Israël voulait durer et affirmer l'élection divine, à travers son triomphe temporel. » Cet Israël temporel a choisi de tuer l’Homme-Dieu..
Zundel, nous rappelle au souvenir de ce petit humain dans l’histoire, et de toutes les idoles qu’il a justifié pour - posséder ce monde et - faire du monde divin, une image du notre.
Zundel nous rappelle que « nos origines cosmiques, nos origines animales sont derrière nous, nos origines humaines sont devant nous. »
« Et si on veut absolument situer et enraciner une divinité dans ce monde préfabriqué tel qu'il s'impose à nous, on en fait forcément une idole matérielle qui est impensable et inutile. »
Quand on a, enfin, situé Dieu dans son véritable espace, nous pouvons partir à sa rencontre…
« En ayant soin d'ailleurs de remarquer d'ailleurs que c'est la même chose de se rencontrer soi-même et de rencontrer Dieu. C'est la même chose d'être un créateur de cet univers qui n'existe pas encore et de faire de soi et de tout une offrande de lumière et d'amour à cette Présence bien-aimée qui nous sollicite dans le silence de nous-même. C'est la même chose, c'est le même moment, c'est la même naissance, c'est le même espace, c'est la même liberté. »
« Ce Dieu qui est l'espace où notre liberté respire, ce Dieu qui nous entraîne à cette libération, où nous devenons un pur élan d'amour, en échange du sien, il y a un accord essentiel entre ce Dieu là et le Dieu qui nous est proposé par le Christ, qui est dans le Christ et qui est le Christ. »
La Trinité est à mon humble avis, une majestueuse ‘invention’, c'est-à-dire une découverte grandiose, inexplicable mais qui tente d’exprimer Dieu… Ecoutons Zundel :
« La Sainte Trinité, c'est pour nous la découverte essentielle on peut dire que, sans cette révélation, nous ne pourrions pas savoir qui nous sommes. C'est cette révélation qui va donner un sens à nos revendications, qui va donner un fondement à notre inviolabilité, qui va nous permettre d'atteindre à une divinisation qui ne soit pas un acte de folie et une manifestation blasphématoire. »
« Dieu est Dieu parce que il se communique, Dieu est Dieu parce qu'il donne tout, Dieu est Dieu parce qu'il n'a rien, Dieu est Dieu parce qu'il ne peut rien posséder, Dieu est Dieu parce qu'il est la désappropriation infinie, éternelle, Dieu est Dieu parce qu'il a la transparence d'une enfant où toute espèce d'appropriation est impossible. Où le regard est toujours un regard vers l'Autre, où la personnalité, où le moi n'est qu'un pur et infini altruisme. »
« Jésus, en nous révélant la Trinité nous a délivrés de Dieu, de ce Dieu cauchemar, de ce Dieu extérieur, de ce Dieu limite, de ce Dieu menace. Il nous a délivré de ce Dieu-là, il nous a délivrés de nous-même qui étions nécessairement, sourdement, même si nous n'osions l'avouer en révolte contre ce Dieu-là. Et nous entrons avec la Trinité dans ce monde de la relation. »