Les années 1980 c’est bien. Tu sors de deux crises mondiales, la rigueur est partout, t’es peut être même au chômage. T’as un t-shirt trop grand, un jean sans marque, et tu t’en branles. Ca pète un peu partout, tu le vois à la TV, t’as des idées, t’as même un pote révolutionnaire. Tchernobyl tu savais pas ou c’était, tu voyages pas trop, t’as même jamais pris le TGV. T’as pas eu le temps de voir Curtis en concert te transmettre ses angoisses, alors t’attends New Order. L’avenir est gris, t’as un peu peur, tu sais même pas trop pourquoi. Tu te marres bien avec tes potes, tu bois beaucoup, tu sors la nuit. Ca sent la fin, tu crois pas, t’es nostalgique, tu sais même pas trop de quoi. Tu te rappelles petit. Tout ca c’était pas vraiment ce que tu voulais, mais t’y es, alors tant pis.
Souris.
« Our lips won’t last forever and that’s exactly why/ I’d rather live in dreams and I’d rather die” chante avec joie Jack Tatum, le leader de Wild Nothing, sur le 1er morceau de l’album Gemini, tout juste sortie. En 2010, oui oui. Fascinés par le son et l’ambiance des années 1980, cette nostalgie planante et aérée, Jack Tatum et Wild Nothing nous lâchent une bien sympathique chanson. Appelons ça de la new-wave, ou alors cold-wave pour les plus pessimistes. Ca sonne New Order, The Cure, un peu M83 pour les contemporains. En tout cas c’est vraiment bien.