Les coulisses du RER D

Publié le 06 juin 2010 par Lili

Ce soir là sous la pluie, je me rendis donc au (COT) centre opérationnel transilien de la ligne D à gare de Lyon, où j'ai été chaleureusement accueillie par Benjamin Weyer, responsable de l'information voyageurs, qui en guise de préambule m’a relaté un petit historique.

La SNCF est une vieille dame, un peu rafistolée de-ci de-là. Elle a subit des coupes, des couleurs, des mises en pli, ou même des brushing lissant…Elle a intégré des outils modernes voire de haute technologie au sein d'un décor archaïque, un peu comme si on installait un système d'ouverture de portes électroniques dans une cabane en bois…

Une fois le décor planté, je fus conduite au centre de contrôle…

Si on ne voit pas, on ne sait pas!

Difficile d'avoir conscience de l'envers du décor, le côté pile. Me voici au cœur des opérations de la ligne D où je découvre des fronts plissés, des regards concentrés, des oreilles grande ouvertes. L'air est empli d'intensité puisque chaque évènement est suivi en temps réel.

Le GTI, gestionnaire du transport et de l'information, suit le plan de transport, 4 personnes, le nez sur l’écran visualisent le parcours des trains. Tous écoutent les communications de toutes les gares, les conversations des conducteurs afin de réagir immédiatement en diffusant l’info et coordonnant les GM.

Les GM, gestionnaires des moyens, assurent la gestion opérationnelle du parc des rames et des conducteurs, modifications des trains, éventuelle suppression ou encore un changement de conducteur.

Quant aux GIV, gestionnaires de l'information voyageurs, ils assurent l’information opérationnelle quelle que soit la situation, normale ou bien perturbée.

Et enfin, le PAM, pole d'appui matériel… parce que nous ne voyageons pas encore dans des rames virtuelles !

Alors moi aussi, j’ai pu observer sur un écran, tous les p’tits trains le long de la ligne et leur position. Une couleur verte pour les bons élèves à l'heure, une couleur rouge pour les retardataires.

Les journalistes et superviseurs font la navette entre ces pôles de travail et le studio de Radio Ligne D situé dans le prolongement.

J'étais ravie de rencontrer en chair et en os une de mes voix préférées, Eric Brault ex-conducteur et à présent superviseur de Radio ligne D. L’échange à été très sympathique et convivial. J'ai constaté une réelle réflexion orientée voyageur, une vision de l'information à travers nos lunettes de voyageurs et pas seulement du petit bout d’une lorgnette technique, tentant d’éviter une Com’ distante. Le mot utilisé par Eric est accompagnement. C’est pas mal trouvé !

Ce qui m’a plu, c'est une volonté d’innover, un zeste d’inventivité. Mais surtout c’est de sentir la passion d’un projet en écoutant Eric, des paillettes dans les yeux, parler de son bébé…

Une volonté de changer d'angle de vue… un autre regard …?

Un projet précurseur, encore jeune qui ne demande qu’à grandir, évoluer, expérimenter…

 Lancement de Radio ligne D

Quant aux retards, problèmes techniques, présence de personnes sur les voies, bagarres, signal d’alarme, disfonctionnement des portes et tutti quanti, je n’ai pas trouvé de réponse, ni le COT ni Radio ligne D ne sont des magiciens. D’autres personnes sans doute détiennent la baguette magique, encore faudrait -l qu’ils s’en servent ! (= message subliminal !..)

Mon naturel optimisme imagine que la génération suivante pourra voyager dans de meilleures conditions ! En attendant rien ne m'empêchera pas de promener mon regard aiguisé et mon oreille perçante le long des voies et des quais de gare et de les transformer en mots affutés, amusés, indignés, inventés… à partager.