Les humeurs d'Anaïs (35) : appelez-moi Madeleine

Publié le 09 décembre 2007 par Anaïs Valente
Moi je dis toujours que je pleure comme un veau, mais paraît qu’on pleure plutôt « comme une madeleine. »  
On m’appelle la pleureuse de service.  Au bureau nous avons même créé un club.  Parce qu’on est plusieurs dans le cas.  Dramatique.  Souvent ridicule. Incontrôlable.  Mais on reste solidaires dans l’adversité.  On se soutient lors de crise de larmes.  Je plains le boss, qui se retrouve toujours tout déstabilisé devant ce tas d’employées, rouges, sexys, sanglotantes, et ce plusieurs fois par an (voire par mois).  Il en perd la parole, pas facile de manager une bande d’hystériques qui pleurent à chaque remarque désobligeante d’un client, d’un collègue, d’un boss ou d’une mouche qui passait par là.  
Donc je braille en toutes circonstances :
La pub contre le Sida, avec ce « virus » fait de cadavres qui grandit, anéantissant tout sur son passage : je pleure.   
Ce reportage « vie et mort d’un paresseux » (non, pas mon alter ego, je parle de cet animal si craquant), avec la voix off de Pierre Arditi : je pleure.
Une simple petite phrase lue dans un bouquin : « ils disent qu’aimer c’est l’aveuglement du cœur, moi je dis que ne pas aimer c’en est la cécité ». Je pleure.  « Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir ».  Je pleure, je pleure.
Une chanson, je pleure.  Je vais éviter de vous citer toutes les chansons sur lesquelles je suis susceptible de pleurer, 7dimanche risque d’en faire une dépression vu la quantité d’infos à stocker.  On éditera ensuite ce recueil de chansons, taille botin, et ça sera le succès du siècle.  La célèbre Anaïs signera des autographes tout autour du globe.  Quelle folie.  Je pleure rien que d’y penser.
Un film triste je pleure (L’arbre de Noël), un film romantique je pleure (Pretty Woman), un film drôle je pleure (J’me sens pas belle).  Qu’entends-je, « cas désespéré » ?  Arrêtez, je vais pleurer.
Je pleure pour toutes les émotions possibles et imaginables.  La colère me fait pleurer, la rage, la tristesse bien sûr, le désarroi, la peur.  Ça fait un paquet d’opportunités d’en verser une !
Pour tout vous dire, chaque matin, je vois ma Citadelle (oui c’est la mienne, rien qu’à moi), et je la trouve si belle que j’en ai les larmes aux yeux.
C’est grave docteur ?
 Illu de Cyberbv