Magazine Journal intime

Scène d'une faune à plumes quotidienne

Publié le 08 juin 2010 par Anaïs Valente

Rendez-vous avec Mostek, samedi dernier, enfin le samedi avant la Pentecôte quoi, pour aller voir les cygnes, les grèbes, les poules d'eau, les bernaches, les oies, les oies d'Egypte... bref notre petite ménagerie à plumes dont nous sommes totalement accro.

Oui, les deux folles armées d'appareils photos qui s'extasient comme des BFFO (best friend for ever) devant le nouveau-né de leur BFFO, ben c'est Mostek et moi.  Les deux folles qui courent d'un endroit à l'autre en bavant de bonheur, c'est nous.  Les deux folles qui se font un délire de portraits réciproques en noir et blanc, sépia, et autres cœurs en couleurs, c'est nous aussi. Les deux folles qui suivent la famille cygnes du port de plaisance au pont des Ardennes, comme des paparazzis en furie, c'est encore nous. Les deux folles qui assument leur canard-attitude, c'est vraiment nous. Et la folle qui se fait un délire avec une fleur de pissenlit, enfin les doudous, c'est moua.

Balade jusqu'au pont des Ardennes, d'abord, pour voir si la mère cygne qui a eu un petit mais continue à couver trois œufs a enfin ses quatre petits.  Ben non.  Que dalle.  Déjà, le samedi d'avant, je rêvais d'un « accouchement en direct live », j'ai même dit à un passant qui passait « je reste ici jusqu'à ce qu'ils éclosent, na ».  On a bien ri.  D'ailleurs on s'amuse bien, lorsqu'on surveille la mère et les enfants, qu'on s'assure qu'ils se portent bien.  Y'a un passage de malade, en permanence.  Une foule en délire. Donc ça crée des liens.  Samedi dernier, par exemple, personne ne savait que le premier petit était né, j'ai donc eu le plaisir de l'annoncer à tous ceux qui s'approchaient en demandant « y'a du neuf ».  Et oui, y'avait du n'œuf, an ah ah.  Et puis j'ai discuté avec une femme hyper sympa et son fils hyper génial (un djeun qui s'intéresse à la nature et pas aux iPod et aux Wii, ça mérite le détour), qui m'a dit que le quartier était super, que tout le monde discutait, que son chien, qui attendait famille, décidément, permettait bon nombre de discussion, et tout et tout.  Puis a surgi une vieille rombière qui nous a tenu un discours sur les crottes de cygnes qui l'énervaient, et tout et tout.  Et moi de lui dire « oui ben je préfère marcher dans une crotte de cygne que dans une crotte de chien ».  Elle a marmonné que non et est partie en vociférant.  En effet, le quartier est super, ah ah ah.  Non mais, les chiens, ils sont domestiqués, les maîtres n'ont qu'à nettoyer leurs crottes.  Et les cygnes, ils sont dans la nature, faut bien qu'ils chient hein.  Pfff, vieille rombière je disais. 

Mais à part ça, l'ambiance est très chouette autour du nid.  Sauf qu'elle n'avait pas encore pondu.  Ni samedi dernier, ni le samedi de la Pentecôte.  Mais ce samedi-là, le père est absent.  Ce qui nous permet de nous approcher du petit à quasi moins d'un mètre.  Un régal.  Et de leur donner la salade préparée exprès pour eux.  Qu'ils mangent.  Un bonheur.  Puis le père revient, de sa démarche aussi gracieuse sur terre que celle d'un hippopotame en fin de vie.  Il s'installe calmement, nous laissant tranquille, jusqu'à ce qu'une dame inconsciente s'approche brusquement de la famille.  Elle est jambes nues, en plus.  Et le cygne de l'attaquer.  Et elle de ne rien voir.  Et nous de hurler.  Et elle d'avancer encore.  Et nous de hurler de plus belle.  Un film d'horreur je vous dis.  Elle échappe de peu à l'animal, et continue à rire, inconsciente de sa bêtise.  Dans l'intervalle, papa cygne s'et planté sur le trottoir pour défendre sa famille, et bébé cygne décide de pioncer sous l'aile protectrice de maman cygne.  Nous partons.

Retour au port de plaisance, pour une séance d'observation des poules d'eau, qui courent dans tous les sens, petites boules noires aux becs bien rouges.  Adorables.  En chemin, nous croisons la famille oies d'Egype.  Les petits ont bien grandi.  Le duvet laisse place à quelques plumes, déjà.  Et ils font leur gym...

Au loin, vers l'écluse, nous repérons la seconde famille cygnes.  Et une petite marche jusque là-bas.  Une fois sur place, on hésite à photographier des rideaux en dentelle représentant des cygnes, pour le souvenir quoi.  Meuh non on n'est pas folles, juste fofolles, vous saisissez la nuance ?  Les cygnes font demi-tour.  Et on repart vers le port de plaisance, sans vraiment les avoir vus.  En chemin, je trouve un Flair, peut-être abandonné par une adepte du maga-crossing, frère du book-crossing, why not.  Je l'adopte. 

Au port, nous approchons enfin des cygnes.  Enfin c'est plutôt le père cygne qui nous approche.  D'habitude, il charge les bernaches, ses pires ennemies, mais là, il nous attaque sans cesse.

La famille se déplace ensuite dans un endroit ensoleillé.  Nous la suivons et assistons à une véritable partie de plaisir.  Les cygnes, papa, maman et les deux petits, batifolent dans l'eau.  Et que je me roule.  Et que je batte des ailes.  Et que je fasse une accélération bruyante.  Et que je pousse des cris de cochon qu'on égorge.  Que du bonheur pour nous.

Après ce bain familial, séance de photo en mode macro, de toutes les fleurs qui nous environnent.  Keskon peut gacher de la non-pellicule, depuis que le numérique existe, ma bonne Dame.

Puis retour au bercail pour séance lecture.  Sur mon transat.  A l'ombre.  Mais le soleil tape dans mon dos.  Ça chauffe.  Je décide de bouger le parasol.  Et je réalise qu'il n'y a pas de soleil.  Si ça chauffe, c'est que je suis cramée de chez cramée.  L'enfer dans mon dos.  Et à l'avant aussi.  L'enfer !  Impression d'être dans un four en permanence.  Je suis rouge coq, ça tombe bien finalement, après tous ces volatiles.  Rien remarqué, captivée que j'étais par la promenade et les bestioles.

Comme quoi, l'observation de canards, c'est vraiment pas sans danger. 

Copie de bbcygne

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Copie de cygne

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