Trentecinq

Publié le 08 juin 2010 par Rafetnol
Quand est ce que t'as fini? J'en ai marre, tu travailles tout le temps. Tu me regardes plus. Ca fait combien de temps qu'on n'a pas fait quelque chose tous les deux? Dis tu pourrais me répondre. Ca fait combien de temps qu'on n'a pas fait quelque chose tous les deux. Je veux dire à part regarder un film pendant que tu t'endors parce que tu as passé la journée à ton bureau? Tu ne veux pas laisser tomber ton crayon et venir avec moi? On pourrait aller voir les bateaux.
Alors voilà, il s'est décidé, on prend le train, on va voir les bateaux. C'est ridicule. Je n'ai même pas envie d'aller voir les bateaux. J'en ai rien à fiche de ces stupides bateaux. Tout ce que je voulais c'est qu'il passe un peu de temps avec moi. Vraiment avec moi, pas avec moi et des potes, à lui ou à moi, ou devant un film. On aurait pu aller juste boire un verre en ville mais il me fallait un attrait plus puissant pour le tirer de son travail imbécile. 
Et voilà les bateaux... Le voyage a été moins pénible que je l'imaginais. Il a été souriant. On a discuté, il m'a parlé de son travail, j'ai fait semblant de l'écouter, j'ai fait comme si j'étais fière de lui et j'ai senti que ça lui faisait du bien. Il a ri un peu, il s'est gentiment moqué de moi - ça faisait longtemps qu'il n'avait pas pris le temps de se moquer gentiment de moi et il a fallu ça pour que je me rende compte à quel point ça m'avait manqué. J'ai fait semblant d'être vexée mais le rouge sur mon visage n'était que plaisir.Puis on est allé manger des crêpes. On a discuté de nos rêves comme si on se les dévoilait pour la première fois. Et finalement, c'était peut être la première fois depuis longtemps parce que je ne connaissais pas ces rêves qu'il m'a raconté et j'ai bien vu qu'il découvrait les mien. Et on a été heureux parce que nos rêves coïncidaient toujours étrangement, comme reliés par une force mystérieuse. Et on est rentré enlacé. On a pris le dernier train après s'être promené une dernière fois le long des pontons. Et une fois à la maison, on s'est couché et je me suis endormie dans ses bras.
****Bon, le lendemain matin il était de retour à son bureau hein.
****Pour accompagner la mer et les bateaux je ne peux pas m'empêcher de fredonner ça****