Puis vers 8 ans t’as dérapé. Le chiffre que tu as annoncé était un peu élevé, sortait de la courbe de ce carnet de santé figé. On a essayé de te raisonner en controlant mon alimentation. Tu es redevenue normale. Ouf tout le monde était apaisé. Puis un autre mois une autre fois, tu as à nouveau dévoilé des chiffres erronés, re-controle puis re-normalité. Tu as joué à ce jeu un bon nombre de fois.
Tu as suscité pas mal d’émotions autour de toi: tour à tour la joie, la sérénité, la fierté, la peur, la colère, la honte… Tu n’es pas une amie fidèle tu ne fais que bouger au fil des années et toujours un peu plus. Je t’ai aimé puis detesté, je t’ai ignoré et adulé..puis depuis quelques années, délaissé.
Je ne voulais plus te voir.
J’ai bien été obligé de te retrouver pendant cette grossesse. Mais pas chez moi. Selon ce que tu me disais j’étais fière ou déprimée même si c’est pour mon bébé que je devais t’affronter.
Ce matin je t’ai touché, dépoussiéré. Ta pile est morte, quelle dommage..Si je trouve le chemin du magasin, qui sait, j’en reprendrai peut être une autre.
J’aimerais que toi et moi on se rapproche, on s’apaise.
J’aimerais te regarder avec autant de joie qu’une maman voit son petit grossir…
J’aimerais ne plus te fuir ou te surinvestir…
Juste vivre sereine avec toi… avec moi.