Symptôme de l’égarement d’après Lost : Concept renvoyant à la notion philosophique du désir qui, une fois assouvi, laisse place à un vide incommensurable, qu’il faut se hâter de combler.
Tendance qui a atteint son paroxysme ces derniers mois, l’engouement pour les séries est tel que la question « Quelle série suis-tu ? » est devenue aussi essentielle que « Quel est ton auteur favori ? » ou « Que penses-tu de l’arrivée de Laurent Blanc au poste de sélectionneur de l’équipe de France de football ? » (mesurez la relativité du terme « essentiel »).
La célèbre série vient mettre un terme non négligeable à plusieurs mois d’abondance télévisuelle en matière de série : fini Dexter, au trou Desperate Housewives, il faudra attendre la diffusion de la prochaine saison. Et pour 24, c’est le même drame la série se terminait cette semaine aux États-Unis. La satiété nous a presque guetté, mais avide d’images, nous en demandions toujours plus. Véritable remix de la cigale et la fourmi, nous nous retrouvons fort dépourvus, une fois que les orages de l’été furent venus.
Cherchons donc une solution ensemble, pour parer cette impression de néant total et rassasier nos mirettes méchamment habituées à 42 minutes de concentration. Décrocher ne sera pas aisé, mais il y a quelque chose à tenter.
La quête insensée
La tentation, après avoir terminé une série comme Lost, c’est de se lancer à corps perdu dans une nouvelle série avec la même passion brûlante et enivrante. Acceptez d’ores et déjà l’idée que toute nouvelle série ne pourra égaler Lost en complexité : vous pourriez vous perdre dans des théories sans fond en visionnant un épisode de Gossip Girl. Dangereux, finalement épuisant mentalement, vous y laisserez deux trois soirées ratées.
Le virage à 180°
Peut-être l’après Lost aura sur vous l’effet inverse : l’envie de se tourner vers une tout autre univers, le sentiment d’un besoin de renouveau, souvent teinté d’une pointe de nostalgie. Easy, laissez-vous tenter par un bon vieux Derrick, une saga infernale à la Santa Barbara ou l’univers impitoyable d’un Dallas. Ça, mes enfants, ça revigore comme pas deux, et clairement, aucune comparaison avec Lost ne sera humainement possible.
La rechute
Autre possibilité, pour les cas désespérés : reprendre une à une les saisons et les décrypter. Pour les vrais fans, les inconditionnels qui ont vécu une nouvelle naissance avec l’arrivée de Lost dans leur vie, il sera dur de résister.
Si l’on est sur de ne pas avoir compris 75 % des phénomènes paranormaux qui s’agitent sur l’île, la perspective de devoir s’infliger de nouveau cet exercice mental est difficilement envisageable mais plutôt logique. A ne mettre en application qu’en cas de dépression généralisée.
Si tout échoue et que vous continuez de pleurer le soir dans votre lit, il est temps de vous prendre en main les mecs, ça devient sérieux. Si Lost vous a appris quelque chose, c’est qu’il ne faut rien prendre pour acquis et ne faire confiance à personne, et surtout pas à un Locke réincarné en fumée noire qui hante une île déserte peuplée d’ours blancs et de personnes coupables d’un crime plus ou moins importants. Bref, des situations basiques.
Pour les plus fous, vous pourriez aussi lire, sortir, aller au cinéma ou voir des amis autour d’un verre, réhabituer votre vision à la lumière du jour. Avant le début d’une nouvelle série.