De retour chez moi. Je savoure ma famille, ma maison, la crachat breton dehors dont j'apprécie la fraicheur comme une douce caresse.
Ce voyage fut long pour moi, surtout vers la fin, ma vraie vie me manquait. Et jamais l'Inde ne m'a paru aussi fadasse et sans intérêt. D'ailleurs ça se sent dans mon Nikon. Je n'ai pris quasi aucune photo hors taf adoption, et j'ai rien fait de bien dans le peu que j'ai pris par ci par là. Il n'y a que le portrait de Shreeleekah ici qui me plait, et d'autres portrais classiques de gosses attribués ou non. Mais la chaleur, le manque de temps et motivation ont mis en grève mon Nikon, dommage.
De mes observations et conversations de mon voyage, j'ai trouvé que ce pays stagne, voire regresse, dévoré par la corruption, la bureaucratie et une certaine nonchalence et fatalité qui reviennent à grand pas. La crise éco y est sans doute pour qqchose, mais malgré tout, je trouve l'Inde sur la mauvaise pente pour faire partie des top twenty.
Nishal a tout de suite mis son Tendulkar T shirt, et nous avons fait des recherches sur internet sur le personnage. Il est beau, grand, costaud,
Etonnement, Nishal a choisi l'Inde pendant mon absence comme pays à présenter pr un devoir à l'école. "Bin oui je connais bien ce pays quoi." Il y raconte qu'il y est né, parle du taj mahal, des maharajahs, et veut maintenant faire un sujet sur Tendulkar ! Génial, Maman t'aidera à faire des recherches sur le sujet sur le net, tinkiete mon gars .... :-)
Ma petite fille était aussi ravie de ses cadeaux (dont une tunique de chez Anokhi qui déchire sa race et que je regrette de n'avoir pas choisi une taille plus grande...), mais elle était surtout ravie de me retrouver. Au fur et à mesur que les heures avançaient en France, des mes retrouvailles avec les proches, j'ai compris avec horreur que ma fille a bien souffert de mon absence, surtout les premiers jours. J'ai ressenti (et je ressens toujours) une horrible culpabilité,de l'avoir fait ainsi souffrir, et pour le coup je me traiterais bien pour de vrai et sans rire de mauvaise mère. Je suis pourtant partie bien souvent depuis son arrivée chez nous, le dernier voyage en décembre dernier s'était passé comme une lettre à la poste pour elle. Mais cette fois ci je lui ai terriblement manqué, et elle a été inconsolable, en larmes bien souvent, ou pire, seule et triste.
Pourquoi cette fois-ci et il n'y a pas 6 mois ? Mystère. Il y a peut être des âges où la séparation est plus difficile, elle était sans doute plus en fusion que d'habitude avec moi avant mon départ ? Difficile de savoir, de comprendre... Mais cela pèsera sans doute bcp pour mes prochains éventuels voyages en Inde. Je partais le coeur léger tant que je savais qu'ils le géreraient bien. Mais s'ils souffrent, ai-je le droit de leur imposer cela ? Je n'y vais pas par devoir matériel (métier rémunéré), je ne peux donc pas leur dire que j'y avais car je n'ai pas le choix, faut gagner sa croute. J'y vais car je défends mes convictions personnelles, plus vraiment par plaisir d'être en Inde, car l'Inde représente maintenant pour moi bien plus un pays de contraintes logistiques que de plaisirs exotiques. Non, si j'y vais, c'est pour mon engagement dans l'adoption, mais cela ne doit pas se faire au détriment de ma famille. Ma fille grandira sans doute rapidement sur le sujet, mais d'ici là, je ne veux plus la faire souffrir (ainsi que ceux qui ont du la consoler) de la sorte. Cela dit, je la trouve changée depuis mon retour. Mûre, douce, moins "criante" et de mauvais poil. Le naturel reviendra sans doute très vite, mais cette séparation douloureuse a l'air de l'avoir fait mûrir.
Pour l'instant je digère mon voyage, mes rencontres, mes observations adoptionesques ou pas. Je médite beaucoup sur la nature humaine aussi, sur celles des enfants, des adultes aussi. Mais que celà est bon d'être de retour chez soi. De retrouver les potesses autour d'un café vite fait après le 8h30 de l'école, de ressortir son levain du frigo, de faire un pain pour les sandwichs de la sortie du lendemain des enfants, de prendre un petit dej tous ensemble en toute simplicité...
Vive la simplicité, je me mémérise dans ma vie de FAF, menfous c'est la quadra-attitude que j'assume à fond !