La fille qui était sur le point de dépasser la date limite de fraîcheur

Publié le 11 juin 2010 par La Chose

Ma rubiconde cucurbitacée, je dois t’avouer un truc:
Aujourd’hui, je fais un pas supplémentaire vers l’âge où toute blogueuse femelle un tant soit peu concernée par les grands problèmes existentiels de l’espèce humaine (dans l’ordre: les rides, la cellulite et les cheveux blancs) s’implique enfin dans le combat universel que ses sœurs porteuses de chromosomes XX livrent, quotidiennement, contre la peau d’orange et la paupière tombante.
Oui, lectrice adorée, aujourd’hui j’ai un an de plus qu’hier, et je suis heureuse de t’annoncer que j’ai enfin décidé de rejoindre le club toujours plus ouvert des  filles qui  mettent leur  cœur, leur libido et leurs quelques neurones survivants au service presque exclusif des grandes marques de crèmes amincissantes au quinoa péruvien, de gels antirides à la graisse d’orchidée thaïlandaise et de lotions drainantes à base de foie de pucelle bulgare subtilement mariné dans du vinaigre bio.
….
Non, je déconne.
En vrai, aujourd’hui, je suis en train de me prendre la tête sur le cadeau que je vais demander à Loutre.

(Loutre:) – Bon, ben t’as décidé?
(Moi:) – Nan.
(Loutre:) – Mais tu fais chier, hein! T’avais trois semaines pour faire ton choix, c’était pas assez, trois semaines?
(Moi:) – Nan.
(Loutre:) – D’accord, tu sais quoi? Je vais t’offrir une de ces merdes cosmétiques hors de prix pour débile mentale que tu débines à longueur de journée, tiens. Ça te plairait, ça? Une crème pourrave à cent euros le gramme recommandée par Violette Machin ou par Hélène Truc, le genre de gadget inutile et coûteux qui fait la fortune des influenceurs et des labos…
(Moi:) – Tu fais ça, je bute le chien.
(Loutre:) – Laisse le chien en dehors de ça!
(Moi:) – M’oblige pas à lui faire du mal!
(Loutre:) – Tu veux ma main dans ta gueule, aussi?
(Moi:) – Potemkine! Potemkine! Потёмкин !
(Loutre:) – Bolchévique sanguinaire!

Avec Loutre, on aime bien s’engueuler. C’est frais, c’est pimpant, ça te donne tout de suite envie de te mettre en ménage rien que pour pouvoir te réconcilier sur l’oreiller après lui avoir flanqué une grande torgnole pendant que tu perdais trois dents et une poignée de cheveux.

Bon, à part ça, ben j’hésite toujours entre deux trucs.
D’abord le DVD qu’on attendait plus, tellement il était devenu hypothétique, le DVD avec la gonzesse qui rendrait stérile la ménagère de moins de cinquante ans la plus fertile:

Ou alors, un petit jeu vidéo ultra-ludique et inoffensif, le poétique descendant de Super Mario au pays des champignons magiques et des écureuils bleus qui font skouik-skouik, quelque chose qui réveillerait un peu cette innocente âme d’enfant qui sommeille en chacun d’entre nous, quelque chose qui nous rappellerait la fraîcheur d’un Mister Freeze, la douceur d’un ours en peluche, la tendresse de la princesse de contes de fées qui gît, lascivement étendue sur son lit de pétales de rose, dans l’attente du baiser magique d’un prince ayant le courage d’un Tom Cruise dans Legend et le brushing inégalable de Nicolas Cage dans Les ailes de l’enfer

Du coup, encore une fois, je me tâte (lubriquement, comme dans une pub pour Tahiti Douche).


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